LA CHRONIQUE DU PIED TENDRE
ouvrir en mode web pour accéder non seulement aux billets mais aussi aux pages thématiques (colonne de droite)
SAMEDI 6 DÉCEMBRE
Le Pied Tendre en est encore tout étonné : après que Madame Deferforgée lui ait montré les poubelles encombrant l'espace public du centre-ville luzien, il s'est enquis innocemment de l'avis des professionnels du quartier.. la voilà à présent très chamboulé après ce qu'on lui a rapporté. La municipalité, en effet, n'aurait, selon les confidences de Mme Ardigasna, jamais rien prévu pour la prise en charge des déchets à l'issue du marché bi-hebdomadaire, autour des Halles.
Voilà donc pourquoi tant de riverains se sont plaints de l'amoncellement des détritus dans le quartier, comme le Pied Tendre a pu l'entendre en assistant à un atelier participatif de la Gauche Luzienne le 18 septembre dernier ? A quoi bon dépenser de l'argent ("beaucoup", fulmine Mme Ardigasna, "mais ailleurs") si c'est pour pratiquer ici un tel laissez-aller ?
Le Pied Tendre n'a su quoi répondre à cette question ; il avait surtout entendu dire, jusqu'ici, que la commune projetait de faire reconnaître un jour son marché comme "le plus beau de France" et constaté qu'elle y encourageait l'organisation d'animations diverses (chants, cuisine publique..) parfois du reste au détriment de la vente, mais il ignorait que M le Maire n'avait pas voulu imiter ses modèles habituels (les maires du BAB) lesquels ont missionné des sociétés chargées d'enlever les ordures autour de leurs propres marchés (la communauté Pays Basque ne s'en souciant guère, apparemment). J-F Irigoyen (alias Mr Propre, depuis qu'il a affirmé que sa STEP l'était) se décharge-t-il (sic) du problème sur le dos des producteurs et commerçants locaux ? Ces derniers sont taiseux, et font, semble-t-il, le dos rond. Mais ils n'appliquent guère par ailleurs le dernier règlement des Halles "imposé sans aucune concertation" par la commune, soutient M Texaco, auprès duquel le Pied Tendre a tenté de se renseigner - mais qui ne cache pas son ressentiment. Pour lui, si la colère ne gronde pas (encore) elle infuse... les usagers des Halles ayant la nette impression qu'on prépare la "privatisation" du site, en tentant notamment de prendre le contrôle de la transmission des points de vente.
Beaux sujets de débats en perspective, si tout cela est vrai, a jugé Mme Duchapeau : car l'équipe sortante ne peut tout à la fois vouloir mettre la main sur l'infrastructure publique et en tirer des bénéfices, et ne rien faire pour l'hygiène et la sécurité (imagine-t-on en effet que la Ville puisse longtemp persister à ne pas faire enlever les déchets du marché - en grande partie alimentaires - et qui, pour cette raison, ne peuvent être stockés en vue d'une collecte différée ? "la question touche au confort et à la salubrité, mais aussi à la santé publique !" s'indigne-t-elle). "C'est une bombe !" persifle M Texaco, toujours prompt à s'enflammer... Et de s'exclamer "avoir la seule station d'épuration non conforme de la côte atlantique ne nous suffisait pas ? il nous faut aussi avoir aussi le seul marché dont personne ne veut collecter les restes ?".
M Cyclopède, lui, le prend à la légère. "Je pensais qu'on allait lancer le ramassage des déchets à bicyclette dans le coeur-de-ville, et j'étais prêt à me porter volontaire" plaisante-t-il. Et pour "rassurer" son ami le Pied Tendre, il se montre très définitif : "malgré tout ça, j'en suis bien sûr, on n'en parlera pas, et la ville restera un grand centre de tourisme !". Et le Pied Tendre de soupirer : "Ouf !" avant de se rappeler qu'il ne loue pas d'appartements ni ne travaille dans l'hôtellerie. Cette chance!




















