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Les téléspectateurs fidèles au décrochage local de FRANCE TÉLÉVISION (ou les internautes s'intéressant à l'actualité luzienne) ont pu voir ces derniers jours : M le Maire, mais aussi "l'opposition municipale" s'exprimer sur la bronca (prévisible et attendue) suscitée par les couloirs de bus mis en place par la commune cet été.
J-F Irigoyen s'est défendu en avançant que le test grandeur nature de ces derniers mois (car la mise en place de ces voies spécifiques est censée ne représenter qu'une "expérience" dont les résultats demanderont à être analysés) servait à anticiper des solutions durables, pour ne pas avoir à se "gratter la tête" (sic) après-coup et rester impuissant, comme, selon lui, c'est le cas sur le "BAB". Il est bien vrai que les embarras de circulation dans la conurbation bayonnaise sont devenus un enfer quotidien, mais, pour autant, entendre M. le Maire de Saint-Jean-de-Luz critiquer implicitement le manque d'anticipation des élus de ces communes, tout à la fois ses voisins et la plupart du temps ses amis politiques - est un peu surprenant ! D'autant qu'il imite concrétement leurs plus mauvaises idées (voir plus loin). Nous en déduisons que M. le Maire a parlé "sous pression", la population lui reprochant de ne pas assumer ses décisions (et le Net bruissant des protestations contre celle de ses adjointes qui, soucieuse de "se faire un prénom" et en charge de la proximité, du stationnement et de la circulation, s'était fendue d'une lettre aux délégués de quartier - vite reproduite sur internet - fin juillet, pour inviter la population à "changer de comportement").
Quant à P. Lafitte (en fait d'opposition municipale, le média s'en est remis au plus ancien élu, dans le grade le plus élevé) il a déploré - à juste titre, de notre point de vue - le manque de concertation de la part de la Ville, dont l'action a pris de court les usagers, et est revenu sur l'absence de rocade gratuite (car l'A 63 est restée payante malgré les promesses) et de demi-échangeur à Chantaco (lequel ne s'est pas fait, pour l'instant, en dépit de l'intervention en sa faveur de l'ex-Premier Ministre Castex et des communiqués triomphalistes de la commune - et pourrait du reste poser problème compte tenu de l'impact environnemental probablement très défavorable de l'aménagement). Bref, il a pointé du doigt la méthode peu démocratique et le discours non concerté de la Ville ; sans rien dire lui-même (dans le court extrait diffusé) des "aspirateurs à voiture" que la commune a implanté et veut encore ajouter au centre-ville.
Pour la @Gauche Luzienne, il est très dommage qu'aucun des deux personnages (à moins que les journalistes ne les ait coupés au montage, ce qui est toujours possible) ne soit revenu sur la question du choix stratégique entre parkings d'éviction et de centre-ville. [notes en italique ajoutée le 21 à 23 h après qu'on nous ait signalé l'existence d'un article précisant la position d'Herri Berri en commentaire duquel le groupe redit en effet l'effet pervers de l'implantation du parking Foch, avis que nous partageons d'autant que ces places viennent en plus des stationnements drainant déjà les flux vers le coeur-de-ville]. Interdire ou au moins restreindre la circulation dans l'agglomération des automobilistes de passage suppose en effet des aires de stationnements périphériques localisées judicieusement et un système de navette efficient ; la commune est, de ce point de vue, en train d'esquisser une politique qui pourrait, si elle était prolongée et mieux pensée, apporter enfin quelques débuts de réponses au problème des bouchons estivaux à répétition. Las, dans le même temps, elle a misé (très gros) sur un énorme parc automobile souterrain situé en plein centre, sur le port, singeant ainsi le système mis en place à Biarritz il y a plusieurs décennies - méthode que le PS luzien a fermement dénoncé dès l'origine. Car c'est là une politique obsolète (qui montre actuellement ses limites, même dans les très grandes villes comme San Sebastian, en cas de saturation) et paradoxale (comment M. le Maire peut-il être crédible dans sa posture de défenseur des transports doux et d'éviction des voitures de tourisme alors qu'il est par ailleurs l'un des grands supporters du projet d'urbanisme Foch ?).
C'est tous les ans que la question des bouchons (peut-être aggravée par les aménagements en faveur du bus, mais pas dans les proportions que l'on veut bien dire, car les causes profondes sont ailleurs) et des incivilités en matière de stationnement revient sur le devant de la scène médiatique. Notamment dans le secteur d'Urdazuri (mais rappelons-nous comment l'idée d'y réserver le parcage aux locaux ou du moins d'en éconduire les voitures ventouses à l'aide d'un système de disque, portée par le Nouvel Élan lors des dernières élections, avait été injustement moquée) ou dans celui de la gare (pour le PS local, réserver le passage souterrain aux seuls piétons - et éventuellement aux vélos - aurait pu dispenser de faire le si décrié passage clouté en surface à la sortie du rond-point de la gare). Mais voilà : à force que la population reconduise par ses votes la même équipe de notables ne tenant guère compte des observations et de l'expertise des usagers, la ville, en fait de politique de circulation et de stationnement, accumule les erreurs de communication, quand elle ne se fourvoie pas dans de très mauvaises stratégies, au rebours du sens commun (comme pour ce qui concerne l'orientation des épis du boulevard Victor-Hugo). Au point d'irriter et de faire oublier les quelques bons points de son action en matière de mobilités (à savoir : plus de transports en commun, des axes cyclables sécurisés, et bientôt des passages piétonniers protégés par une meilleure visibilité : c'est en tout cas ce qu'elle a promis de faire, mais on ne sait trop à quelle échéance : rappelons que la véloroute 2 était annoncée en 2018, mais que la soultion de continuité entre le port et Sainte-Barbe existe toujours, presque six ans plus tard !).