ouvrir en mode web pour accéder non seulement aux billets mais aussi aux pages thématiques (colonne de droite)
Après l'irruption de la pluie (assez normale, sous nos latitudes et dans un climat océanique) et la multiplication des malaises dus à l'algue toxique (ostreopsis ovata, une invitée récente mais désormais prégnante : voir "la grippe en été "dans notre page MEDIAS) voici que les physalies s'invitent en masse sur le littoral basque. Les fermetures de plage s'enchaînent donc, et ce n'est vraiment pas de chance pour la classe politique locale!
Car ces trois aléas (passagers, espérons-le) semblent démentir l'optimisme officiel des décideurs basques et raviver au contraire, à Saint-Jean-de-Luz, trois blessures d'amour-propre concernant notre premier magistrat (nous faisions déjà allusion à l'égo contrarié de "M Propre" dans un billet daté du 2 juillet).
Notre maire, par ailleurs, est confronté à d'autres soucis, moins conjoncturels.
- Il ne peut plus guère contester le fait, devenu évident pour tous : sa station d'épuration n'est pas calibrée mais contribue à polluer les eaux de baignade (le fait est avéré depuis treize années, au moins, et avait été dénoncé par les Socialistes et leurs alliés du Nouvel Élan en 2020).
- Il faudra bel et bien, de plus, que la Communauté d'Agglomération (donc : les contribuables du Pays Basque) paie pour la reconstruire et la délocaliser, contrairement à ce que la majorité avait prétendu en amont des récentes élections municipales.
- Rien n'assure que la situation sanitaire soit actuellement en voie de s'améliorer, au contraire, et l'obtention par la ville de Saint-Jean-de-Luz de "pavillons bleus" censés laver l'honneur de J-F Irigoyen, prétendument bafoué par des opposants de mauvaise foi, s'est révélée, comme prévu, impossible.
Au vu de ces trois échecs qui, s'ajoutant aux difficultés de ce mois de juillet, sont autant d'épines dans le pieds de notre Bayle, nous nous permettrons de conseiller à M. le Maire de calmer à l'avenir les ardeurs de certains de ses supporters et conseillers, sans doute de bonne volonté, mais qui ont été très mal avisés de lancer le "défi des pavillons bleus" à la face de l'opinion publique, comme de lui avoir choisi, il y a six ans, un surnom certes très ambitieux, mais déceptif.
Six motifs de contrariété ne suffisaient pas à gâcher son été, voici qu'une autre plaie s'est ajoutée aux précédentes : l'illisibilité persistante de la politique municipale, s'agissant du trait de côte, est à présent dénoncée face à l'opinion. Il s'agit d'un sujet crucial à Saint-Jean-de-Luz, où l'interdiction d'ensemencer la grande plage avec du sable importé (pratique courante jusqu'à ces dernières années) représente une menace très sérieuse, à moyen terme, pour la sécurité du coeur-de-ville, ceci alors même que la commune a laissé construire en zone inondable, sur le port, et que l'on ne comprend pas bien la nature de ses intentions à Erromardi et Akotz (rappelons-nous, entre autres péripéties, le bon accueil fait dans cette zone - où le recul du littoral est en principe au programme ! au projet de restaurant de plage à Lafitenia, ceci malgré les réserves des riverains, puis l'éviction de cet investisseur et la fermeture de l'établissement).
Nous avons souvent relevé, pour notre part, cette absence de dessein clairement établi, quand d'autres se sont interrogés sur la légalité des concessions d'occupation du rivage.
A présent, c'est Mediabask qui se demande publiquement, en enquêtant sur l'évolution du quartier Erromardi, si la commune entend vraiment réaménager le secteur ou bien si elle se contentera d'un simple lifting. Le média estime que, de toute manière, le secteur (celui de la fameuse guinguette et des campings) est "en sursis" compte tenu de la force de l'érosion observée sur place.
Concluons sur ce qui se révèle comme l'un des problèmes de notre belle région : les communes y sont très majoritairement administrées, parfois depuis toujours, par des forces conservatrices peu soucieuses des enjeux environnementaux, voire sceptiques à l'égard de certains phénomènes (tels que le réchauffement climatique) mais par ailleurs laxistes quand il s'agit d'extension de l'urbanisation et "suivistes" à l'égard des grandes tendances en matière d'aménagement (cf l'épisode récent de la ZFE). Demeurées attentistes durant des années, trop confiantes dans le providentiel transfert de compétences à venir, elles ont souvent pris du retard en matière d'assainissement, en pensant que l'Agglomération s'en chargerait, et n'ont pas saisi l'ampleur ni la rapidité de certains phénomènes écologiques.
Ostensiblement tournées vers la défense des intérêts économiques et commerciaux, ces équipes ont paradoxalement fait preuve d'imprévoyance... elles sont indirectement responsables d'une part des "coups durs" encaissés en ce moment par l'activité touristique locale (au moins Saint-Jean-de-Luz, relativement protégée des méduses et autres bestioles du fait de sa situation au fond de baie et de filets flottants est-elle, c'est une veine, un peu moins durement impacté que la reine des plages, sa voisine).
*
A l'avenir, il faudra probablement développer d'autres types de loisirs (et non plus vivre seulement de la rente balnéaire) et trouver des équilibres conciliant les aspirations des habitants, la nécessaire préservation du patrimoine naturel et les projets des entrepreneurs. Un changement de civilisation, en somme. Indispensable pour ne pas subir de nouvelles "punitions" attentatoires à la santé et à la prospérité des populations.
à lire aussi
ouvrir en mode web pour accéder à tous les billets
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire