BILLET D'HUMEUR DU 19 MARS
On ne manquera pas de s'étonner, voire de rire (mais en grinçant des dents) en tombant sur certains posts très récents faisant la publicité d'une initiative spectaculaire (très louable en soi, et remontant semble-t-il à l'été dernier) : l'ouverture au lectorat de sa terrasse par la médiathèque municipale.
Manque de chance,
les photographies prises aujourd'hui par des internautes tout énamourés de leur ville et du Pays Basque, et censées vanter l'agrément du panorama, sont en réalité très révélatrices.. du capharnaüm créé sur la place Foch et aux alentours par les "grands travaux" poussés par M. le Maire et ses amis, toujours très déterminés à promouvoir une politique "du fait accompli" censée désarmer les opposants, dont nous sommes, au parking Foch et aux opérations d'urbanisme concomitantes (alors même que le PC concernant la partie privée de la rénovation, modifié en décembre, aurait apparemment été "retiré" ?!).
Pas joli-joli tout ça (nous ne parlons que du paysage) ; encore cet aperçu n'est-il qu'un avant-goût, car les travaux n'ont pour l'instant concerné que la voirie de surface et les réseaux ; qu'en sera-t-il quand on creusera pour de bon ?
Concluons : sans doute faut-il être salarié par la Commune, être un soutien indéfectible de M. le Maire.. ou encore déborder d'un optimisme béat ! pour s'extasier devant une photographie de la place Foch prise actuellement et/ou pour longer l'avenue de Verdun et ses abords sans être aussitôt déprimé voire atterré, compte tenu de la laideur des chantiers en cours, mais aussi des dangers et embarras de la circulation subis.
Même la presse s'indigne,
et le Piéton de SUD OUEST tout le premier, des dangers encourus par piétons et cyclistes sur le site (quant aux automobilistes, voire aux commerçants, ils sont priés de croire que "le parking magique" réglera tous leurs problème, même ceux liés à sa construction, d'ici la fin de la décennie).
Le journal du 11 mars désignait notamment les bipèdes marcheurs comme étant "les grands oubliés" du "grand remplacement" actuel (les travaux sur l'îlot Foch) et montrait leur mise en péril du fait du manque criant de cheminements adaptés et correctement portés à leur attention ; il dénonçait ensuite, le 15 mars, le caractère dangereux de l'abandon dans lequel les vélos sont de facto laissés dans le rond-point de la gare, rappelant la survenue d'un accident mortel en octobre dernier (mais le bipède plumitif omettait de s'étonner du projet qu'on a de réduire encore la dimension du rond-point et ne revenait pas sur le cas des cyclistes laissés en plan - depuis des mois - au bout de la piste cyclable à la grillerie, ou bien obligés de traverser, s'ils y parviennent sans se faire renverser, la bretelle d'Urdazuri pour prendre la bande réservée, sur le trottoir en amont du Pont Charles-de-Gaulle). Le 16, le Piéton s'était plaint également de la prolifération des camions de chantier, citant l'exemple d'un "slalom" sur l'avenue Ithurralde. Qu'on prévienne SUD OUEST, mais encore la population tout entière : des camions de chantier, ils ne sont pas près de ne plus en voir à Saint-Jean-de-Luz ; et les dits camions ne seront pas tous mobilisés loin de là, par des constructions aussi utiles que la construction de logement pour les locaux !
RIONS AUSSI d'autres clichés et articles de journal montrant à l'évidence les contradictions outrancières de la politique locale, de peur d'avoir à en pleurer (ne serait-ce qu'en raison de leurs coûts, environnemental et financier).
Après avoir promis 200 places demain, situées à l'extérieur de l'agglomération (à Akotz) pour "remplacer" 200 stationnements supprimés aujourd'hui à l'intérieur même de la ville (à Aïce Errota) M. le Maire, décidément champion en bonneteau, se vante d'avoir bientôt un demi-échangeur à Chantaco (il aura fallu pour cela que le Premier Ministre intervienne, nous dit-on) et nous fait miroiter un délestage propice à favoriser l'apaisement de la circulation luzienne grâce au détournement des flux entre la Nivelle et le BAB. Il ne peut pourtant ignorer, vu ses responsabilités à la CAPB, le projet qu'a celle-ci de développer des bus en site propre sur l'ancienne nationale 10. Une perspective en théorie plutôt positive, mais qui peut en réalité inquiéter à juste titre les habitants, si l'on en juge par le malheureux effet du tram-bus tel qu'il a été conçu, sur la fluidité des trajets automobiles à Anglet et sur le BAB. Bref, très cher(e)s luzien(ne)s : il vous faudra prendre l'autoroute (payante) pour aller à Bayonne sans vous traîner à 15 à l'heure, et vous garer sous Foch (et payer là encore) si vous persistez à prendre le volant pour vous rendre à Saint-Jean (il le faut, sinon à quoi servirait en fin de compte ce grand trou sur le port dont rêvent nos édiles depuis tellement longtemps ?).
En matière de recul du trait de côte, là aussi, la Ville fait tout le contraire de ce qu'elle dit. Multipliant effets d'annonce et signatures de chartes, la commune laisse en effet entendre depuis des années qu'elle veut être exemplaire et, notamment, annonce son intention de faire reculer les aménagements touristiques situés en front d'eau à Erromardi, voire de relocaliser la station d'épuration d'Arxilua. Pourtant, après avoir dépensé quelques centaines de millions pour bétonner la falaise et refaire la conduite principale de ladite STEP à la veille des dernières municipales, et après avoir soutenu l'installation d'un bar-restaurant de nuit sur la falaise de Lafitenia, l'équipe dirigeante vient d'inaugurer une sorte d'énorme glissière de sécurité en béton, construite sur le sable et censée amortir les vagues et protéger la digue, juste devant le guinguette de la plage d'Erromardi (là même où il est question, paraît-il, d'accompagner "le recul" du trait de côte). La municipalité est d'ailleurs sans complexe, très fière de son double langage, puisque M. le Maire n'hésite pas à poser devant l'ouvrage, que l'on dit "expérimental" (mais onéreux).