RIDICULE!
Tel a été le premier sentiment du citoyen moyen alerté sur l'éventualité de la mise en place d'une vague artificielle par Boardriders après que le nouveau PLU ait permis de planifier l'extension de Jalday IV à cette fin. C'est en effet que l'idée de surfer dans une piscine située à deux jets de pierre de spots naturels peut sembler légitimement incongrue de prime abord, au néophyte comme au spécialiste de la glisse : nous l'avions du reste noté dans ce blog dans un billet en date du 24 juillet, dans lequel nous nous étonnions par ailleurs du calendrier de l'offensive médiatique lancée contre le "Surk Park" de la route d'Ahetze*. Puisque aussi bien, le PLU avait été modifié en hiver, donc bien avant les élections, et que l'intention imminente des promoteurs du projet de passer à l'action n'avait pas été publiquement formulée.
L'EXPÉDITION DES 10 000
pétitionnaires revendiqués par les promoteurs de cette protestation en ligne (le nombre date d'il y a quelques jours déjà, car ils seraient plus de 15 000 à présent) aurait d'ailleurs pu faire trembler les bases du royaume municipal conservateur luzien, comme les mercenaires de Xénophon avaient ébranlé jadis l'empire perse, si tous les opposant(e)s déclaré(e)s avaient pris la peine de descendre dans la rue ou s'ils venaient à s'y retrouver, voire si la fraction (que l'on suppose notable) d'électrices et électeurs luziens parmi les signataires résolument hostiles à la piscine à vagues avait eu la bonne idée de voter en opposition à ce projet et censuré l'Exécutif sortant en mars dernier. Gageons que le groupe Herri Berri, initiateur de la pétition, doit regretter de n'avoir pas brandi cet argument électoral plus tôt !
CAR PÉTITIONNER N'EST PAS VOTER
et le meilleur moyen d'impulser un virage plus écologique et solidaire à Saint-Jean-de-Luz eût sans doute été, en effet, de changer de majorité. Le peuple ne l'a pas voulu, semble-t-il. Ce que l'on peut redouter à présent, après que la polémique ait enflé comme prévu, c'est qu'elle ne débouche sur le long et durable silence des véritables défenseurs de la piscine à vagues, qui tâcheront d'y revenir plus tard plutôt que d'affronter aujourd'hui une opinion publique remontée, mais aussi sur l'entêtement de M. le Maire à pousser en faveur de cet aménagement. Ce dernier pourrait d'ailleurs vouloir persister à évoquer le dossier, ceci pour des motifs politiciens qui paraissent évidents et que nous avons signalés à nos lectrices et lecteurs le mois dernier en parlant du risque d'enfumage consécutif à la querelle. D'une part, une dispute persistante sur la vague artificielle lui éviterait de répondre de son bilan et de ses intentions en matière d'assainissement et ferait passer au second plan les oppositions à la rénovation Foch, d'autre part elle lui permettrait de se poser en défenseur de l'entreprise et de l'emploi.
CONCLUSION :
Nous aimerions que le citoyen soit mieux éclairé afin qu'il puisse juger du caractère de conformité ou non de l'extension du campus Quiksilver (piscine comprise) aux principes du développement durable !
UNE DISCRÉTION DE VIOLETTE
a caractérisé le PS luzien dans cette affaire. Nous n'avons pas jugé bon, en effet, d'envoyer des communiqués de presse, ni n'avons inspiré aucun article à des médias, spécialisés ou non, locaux ou nationaux, quand quasiment toutes les autres parties se prononçaient publiquement. Mais nous avons seulement livré quelques commentaires en ligne à la seule attention des sympathisants de la @Gauche Luzienne et des internautes qui jugent bon de nous suivre. Encore notre blog est-il resté fermé en Août ! Mais cette retenue n'a pas paru suffisante aux yeux de quelques uns, qui voudraient nous voir tirer à vue sur l'Exécutif local et soutenir sans esprit critique toutes les initiatives pourvu qu'elles émanent de forces "de gauche". Il n'y a pourtant pas de raison pour que les Socialistes renoncent à leur liberté de débattre et de commenter l'actualité locale, ceci d'autant qu'ils ne sont plus représentés au conseil municipal.
La question de la nécessaire réinvention du camp du progrès sera d'ailleurs posée lors de la réunion de section du 18 septembre.
* Sans inviter nos adhérent(e)s
et sympathisant(e)s à s'abstenir de signer la pétition, s'ils le
désiraient, j'avais alors simplement précisé, en tant qu'ancien
élu local, que je n'aurais pu rejeter un projet de cette nature ,
malgré la défiance qu'il inspirait, sans en avoir une
meilleure connaissance technique préalable, notamment s'il s'était
agi d'en débattre en conseil municipal.