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BILLET DU 24 JUILLET
UNE VAGUE MÉDIATIQUE POUR NOYER LE DÉBAT ÉCOLOGIQUE ?
Certaine polémique nous semble assez artificielle quand d'autres questions restent pendantes et appellent la vigilance des citoyen(ne)s
UNE URGENCE PEU CONVAINCANTE
La diffusion récente d'une pétition hostile à l'implantation éventuelle d'une vague artificielle au nord de la commune rencontre ces temps-ci un certain succès sur la toile. Si nous ne blâmons pas les militant(e)s et nombreux sympathisants de la @Gauche Luzienne qui l'ont d'ores et déjà signée, nous nous interrogeons malgré tout sur le calendrier de cette opération médiatique, fondée sur une lecture présumée attentive du nouveau PLU, lequel plan rendrait (d'après SUD OUEST dans un article en date du 23 juillet) la création d'une piscine à vagues, éventualité discutée par ailleurs depuis très longtemps par la société Quiksilver, un peu "moins hypothétique" (?) aujourd'hui.
Tant l'attitude du cabinet du Maire, qui vante ostensiblement ce projet de Surf Park (un parc qui devrait plutôt, nous semble-t-il, être défendu médiatiquement par ses promoteurs privés) que les manifestations hostiles (émanant le plus souvent de personnes de bonne foi, qui ont bien des raisons de trouver ridicule le concept) ne conduisent-elles pas à occulter d'autres débats plus graves et davantage dans l'actualité, sur le front de l'écologie luzienne, dans une ville encombrée comme jamais de véhicules motorisés ?
UN PRÉCÉDENT FÂCHEUX
Celles et ceux qui, parmi nos lecteurs, ont suivi de près la récente campagne des élections municipales, se souviennent sans doute d'une nouvelle jadis montée en épingle (à la veille du premier tour) portant là aussi sur le devenir du quartier d'Akotz (et non Chantaco, coquille corrigée le 27). Un tract, présenté comme anonyme par le quotidien local, attribuait alors, en effet, à la majorité sortante l'intention de déplacer la station d'épuration d'Archilua mais aussi l'aire réservée aux gens du voyage. Les réseaux sociaux s'étaient enflammés, leur avis avait été demandé aux personnalités briguant la mairie, et des élus locaux (de la majorité) s'étaient même risqués à attribuer publiquement la paternité probable de la "fake new" à telle ou telle opposition. Dans les faits, l'alerte n'avait rien d'anonyme mais émanait d'un riverain inquiet du zonage et des équipements prévus par le PLU, et la diffusion de cette "information" portant la signature de son auteur avait paru surtout servir, en fin de compte, la cause du Maire sortant, qui avait pu adopter la posture rassurante attendue par les habitant(e)s du quartier tout en feignant de subir des insinuations malveillantes et non assumées sur les réseaux sociaux. Ceci, d'ailleurs, sans s'engager aucunement sur le fond.
BIS REPETITA
Sommes-nous confrontés en ce mois de juillet au même type d'enfumage ? La possibilité d'une extension du campus Boardriders est bien inscrite dans le PLU (la firme prévoyant de longue date d'implanter un hôtel pour les guest stars qu'elle héberge habituellement dans tel ou tel établissement biarrot, mais aussi un centre de formation voire une piscine à vagues) mais il faut d'abord relever que ledit PLU n'a été voté que par la majorité de Droite - aucunement par les Socialistes ni par Manuel de Lara et Gaëlle Lapix-Ganet contrairement à ce que certains peuvent laisser entendre, notamment Mediabask qui omet de mentionner la date du conseil municipal ayant délibéré (le 7 février) pour ne retenir que celle du conseil communautaire du 22, et néglige de rendre compte des votes et de notre posture d'abstention.
Si Manuel de Lara n'a pas voulu condamner par principe l'agrandissement possible de l'emprise occupée par la FTN, il n'a pas signé de chèque en blanc à cet égard mais expliqué tout au contraire durant les mois précédents le vote de mars 2020, comment, de son point de vue, la Ville devait accompagner le développement de l'emploi dans le respect des équilibres naturels, en conservant éventuellement la propriété du foncier plutôt qu'en la transférant au profit de fonds de pension et autres actionnaires parfois opportunistes. Surtout, il a justifié son vote final du PLU (en abstention) par le déficit de communication (et d'action) en matière d'assainissement.
EAUX SALES
Le dossier de l'inadaptation des réseaux et de la STEP nous étant apparu comme très sensible et donc prioritaire, Manuel de Lara a bénéficié sur cette question du soutien total de la @Gauche Luzienne... mais pas de celui des Abertzale, qui ont soutenu devant l'opinion, comme J-F Irigoyen, que la station d'épuration locale était "conforme" - sans doute voulaient-ils dire, "calibrée" (tout en exprimant le souhait, lors du dernier conseil de la mandature précédente, comprenne qui pourra ! que "des travaux de mise en conformité" -sic- soient lancés).
Ainsi donc, brandir le chiffon rouge de la vague artificielle était (sciemment ou non) en février comme en mars dernier un bon moyen de ne pas évoquer un autre dossier brûlant sur le plan écologique : celui de la piètre qualité des eaux de baignade.
PRIÈRES
On peut douter, quoique la municipalité et une partie de l'opposition en disent, que l'entreprise concernée ait les moyens et/ou l'intention de créer tout de suite cette fameuse vague artificielle sur la route d'Ahetze, que ce soit à court voire à moyen terme étant donné le contexte économique. S'opposer au projet n'a probablement guère de sens s'il n'est pas concrètement en train de se mettre en place, ce qui demanderait à être vérifié ! Mais, après tout, se déclarer par principe contre un tel aménagement n'est pas forcément répréhensible, tout au contraire, et peut permettre de prendre date.
Quoi qu'il en soit, nous prions les Luzien(ne)s de ne pas détourner leur regard d'opérations risquant d'impacter immédiatement l'environnement et dont on parle trop peu.
- C'est d'abord le projet de rénovation de l'îlot Foch. Les Socialistes assument d'avoir malheureusement perdu la bataille politique en amont mais espèrent que la population ne subira pas sans réagir le cycle de travaux dont tout annonce qu'il sera un désastre pour la ville. En ce qui concerne leur opposition de principe au parking souterrain en bordure du port, ils se souviennent que Manuel de Lara, seul de tous les candidat, avait promis de l'arrêter (à tel point que lors du premier conseil municipal de la nouvelle mandature, Herri Berri a cru bon de préciser être "contre" ce projet - avalisé quelques mois plus tôt sans grande réaction de sa part, puisque les Abertzale luziens avaient jugé comparable le silo de sept niveaux souterrains qui sera creusé sur le front d'eau à l'éco-construction aérienne et alternative proposée par le Nouvel Élan, tout de même beaucoup plus éco-compatible).
- C'est ensuite la nécessité urgente de recalibrer le système d'assainissement luzien, alors que la CAPB doit aussi agir pour prendre en charge les effluents des communes de la vallée de la Nivelle, dont l'explosion démographique est spectaculaire.
BILLET AJOUTÉ LE 26
En quoi nous, Socialistes,
n'aurions-nous pas le droit (comme beaucoup d'autres,du reste ?) d'estimer que
faire en ce moment de "l'agit prop" contre un projet de
vague artificielle dont rien ne dit qu'il soit vraiment "dans
les cartons" et dont les données techniques sont encore inconnues n'est pas forcément judicieux sur le plan du
"timing" alors même que l'assainissement et le projet Foch
paraissent être des questions plus urgentes sur lesquelles il
faudrait mobiliser l'opinion ? Bref, de juger que l'on peut si on veut signer cette pétition, mais sans perdre de vue que d'autres sujets plus prégnants doivent nous préoccuper ?
Ce
droit nous est pourtant dénié par certains,
EXPLICATION DU FOND
Si nous proposions aujourd'hui à la signature une pétition contre l'installation d'une centrale nucléaire sur la plage des Flots Bleus, on nous objecterait naturellement (quoique l'on pense de la fission de l'atome comme source d'énergie) que l'installation de cette infrastructure n'y a jamais été envisagée (encore heureux). Mais il ne s'agit pas de cela, concernant la vague artificielle luzienne. Le projet n'est pas totalement imaginaire malgré son aspect à première vue surréaliste (puisqu'il s'agirait, rappelons-le, de faire du surf dans un bassin artificiel à quelques centaines de mètres de spots naturels permettant de le pratiquer dans l'Océan !).
La Ville a, en effet, bel et bien décidé d'inscrire dans son Plan Local d'Urbanisme (voté seulement par la majorité, ratifié ensuite par la CAPB) l'extension possible du campus Quiksilver (Jalday IV). Il n'y a guère à s'en étonner, les équipes municipales locales ayant pris soin depuis 1977 d'accompagner le développement économique des entreprises, notamment de celle-là, en réservant les terrains nécessaires à leurs agrandissements successifs : avec pour résultat, incontestable, la création d'une zone d'emploi particulièrement dense à Saint-Jean-de-Luz Nord.
Herri Berri est dans son droit (que nous ne lui contestons nullement) quand il propose une pétition contre la possibilité d'un "Surf Park" sur la route d'Ahetze, la firme ayant rêvé de longue date d'ajouter un hôtel, un centre de formation et une piscine à vagues aux installations jouxtant son quartier général européen. Mais les Socialistes Luziens sont également dans leur rôle quand ils invitent leurs sympathisants à signer s'ils le désirent cette pétition sans perdre toutefois de vue le fait que ladite vague artificielle ne semble pas être un projet près de se réaliser car aucun des acteurs privés concernés (même pas la société Wavegarden censée construire le bassin) ne la signale dans sa communication publique ! L'état des finances du groupe de glisse, les pertes d'emploi qu'il a subies et la nouvelle sensibilité écologique du public ne créent pas, par ailleurs, un contexte très favorable à ce genre d'entreprise, un rien datée, et peuvent nous laisser croire que le projet est de facto reporté aux calendes grecques sinon tout à fait abandonné - car nous croyons savoir que Boardriders ira au bout de son projet si la conjoncture économique le lui permet et travaille sur un bassin éco-compatible dont il conviendra de mesurer l'impact le cas échéant pour se faire une opinion fondée en raison.
La @Gauche Luzienne a donc publié qu'elle redoutait que la polémique entretenue en ce moment dans les médias par le cabinet du maire et les pétitionnaires sur le sujet de la très hypothétique vague artificielle de Jalday ne soit prématurée et débouche en réalité sur une opération d'enfumage (rappelant, entre autres séquences, la partie de cache-cache entre le Maire et HB à propos des déchets inertes il y a quelques mois) destinée à occulter d'autres problématiques plus urgentes : nous pensions à l'assainissement et au projet de rénovation de l'îlot Foch, voté malgré nous lors de la précédente mandature. Des dossiers sur lesquels nous souhaiterions que l'opposition soit virulente et déterminée, vu la gravité des sujets, et où la position du groupe Abertzale luzien interroge : l'un de ses membres vient en effet de censurer notre page Facebook et confirme à cette occasion que son mouvement approuverait le projet de rénovation Foch, mais pas le parking (sic). Le même internaute nous reproche par ailleurs de nous attaquer à Herri Berri plutôt qu'à la mairie, ce qui est amusant de sa part, cet homme (candidat sur la liste HB) ayant pris la peine de venir défendre la position du maire sortant dans une réunion publique du "Nouvel Élan", contestant à l'époque la pertinence de notre action contre la pollution des eaux de mer et niant notamment que la station d'épuration locale soit non
conforme !