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BILLET DU 24 MARS
APRÉS LA DÉMISSION D'UNE ADJOINTE AU NOM FAMEUX
L'annonce de la démission de Mme Christine Duhart (effective le 10 mars et présentée par le quotidien régional aquitain comme "un coup de tonnerre politique à l'échelle de Saint-Jean-de-Luz" ) n'a pas donné lieu à autant d'émotion qu'escomptée.
Sans doute, d'une part, parce que "la trahison de J-F Irigoyen par sa sixième adjointe" (qui attaque le maire assez rudement depuis le 12 mars en distillant qui-ci qui-là les phrases assassines à son endroit) était annoncée, en coulisses, depuis des semaines, voire des mois. Au point que la @Gauche Luzienne s'était étonnée (en son for intérieur) qu'on sollicite ses représentants pour sonder leurs intentions en vue des prochaines échéances électorales sans évoquer cette crise interne à la majorité, qui semblait couver de longue date. Celles et ceux qui feignaient l'incrédulité ou pensaient à des rumeurs entretenues par la majorité elle-même (par tactique) se sont trompés. Pas les oppositions élues qui, toutes, avaient vu venir la rupture.
L'autre raison au manque relatif d'écho de cette scission annoncée des droites : c'est que de part et d'autre, la cordialité semblait surjouée, dès le début. Les cyniques estimaient que M le Maire avait eu besoin de la veuve de son prédécesseur pour légitimer sa posture de chef et répondre au procès intenté par M.de Lara, lequel se posait volontiers en Duhartiste "plus authentique" mais qu'il ne portait par forcément dans son coeur de sa "chère Christine". Cette dernière semblait quant à elle désireuse de "se faire un prénom" et de s'imposer dans l'arène politique locale mais, par sa présence même, faisait de J-F Irigoyen une sorte d'usurpateur.
Après tant de protestations réciproques d'amitié et de serments d'adhésion à des valeurs partagées, les deux acteurs d'une pièce virant désormais à la tragi-comédie (le matamore et la reine Chistine) continuent à se répandre, à l'intention des crédules, en déclarations qui ne sont qu'eau bénite de cour.
Comment croire, notamment, que Mme Duhart quitte le navire municipal seulement parce qu'elle "hait le mensonge" et que la place Foch ne sera pas rebaptisée "Peyuco Duhart" ? Si cette dernière concession lui était accordée, ne faudrait-il pas d'ailleurs (puisque le centre culturel Tanka porte déjà le nom de notre ancien maire) rebaptiser carrément la cité : Duharteville ? Voilà qui ne sonne pas si mal après tout et conforterait l'impression que tous les sortants sont décidément très fiers de leur implication dans un projet de promotion immobilière privé en plein coeur-de-ville initié de longue date et dont la réalisation renforce la spécialisation (l'addiction ?) touristique de la commune... et la congestion des circulations.
Qui peut penser, par ailleurs, que les intentions de l'adjoint démissionnaire n'inquiètent pas l'équipe sortante ? Un maire prompt à cingler ses opposants et qui jouait encore récemment les vertus outragées se voit accuser de manquer d'honneur et de parole ; ses perspectives d'une victoire dès le premier tour se réduisent en tout cas sensiblement. Car la pandémie n'est plus là pour effrayer et décourager une partie des électeurs, et trois listes se réclamant de la Droite et du Centre pourraient s'opposer cette fois, au lieu de faire front ensemble, le RN paraissant d'autre part susceptible de tendre une embuscade aux conservateurs locaux !
Compte tenu du renoncement de M. de Lara à poursuivre l'élan de sa campagne transpartisane et à maintenir son projet centriste, co-construit avec la population en 2020, pour droitiser au contraire sa posture, une alternative ancrée plus à gauche pourrait se dessiner et devenir crédible, du fait des haines recuites entre les protagonistes représentant les tendances conservatrices et ultra-libérales. La responsabilité historique des élus du groupe Herri Berri (arrivés en troisième position seulement en 2020) est donc grande : il leur appartient en effet de rassembler largement pour enrayer le déclin subi par le vote progressiste au fil des élections municipales à Saint-Jean-de-Luz. Le PS local se tient naturellement prêt à apporter sa contribution, dans une telle perspective.
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