Protection du patrimoine : UN MAIRE EN APESANTEUR

BILLET DU 8 JANVIER 2020
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SUD OUEST publie ce Mercredi 8 janvier les réactions des élus cibouriens et luziens (et de certains candidats qui brigueront très probablement les suffrages de leurs concitoyens en juin prochain) après la publication, par le même organe, d'une tribune due à l'Historien d'Art J-F Larralde, lequel suggère que les deux communes de l'estuaire de la Nivelle entreprennent des démarches conjointes en vue d'obtenir le classement de leur patrimoine architectural par l'UNESCO. Les commentaires du Maire sortant de Saint-Jean-de-Luz, Jean-François Irigoyen, tranchent avec ceux de toutes les autres personnalités. Totalement déconnecté (?) il feint notamment n'avoir pas eu connaissance de la proposition avant la lecture du journal le 6 janvier ! Lui que nous soupçonnions déjà de prendre quelques libertés avec la vérité aggrave son cas....[A moins qu'il n'ait été délibérément tenu à l'écart de l'envoi groupé fait par l'Historien d'Art aux personnalités locales en vue, ce qui, convenons-en, serait effectivement désobligeant pour lui, voire vexant ! NOTE AJOUTÉE LE 10]

INTÉRÊT GÉNÉRAL
L'accueil des élus est globalement très positif. 
Qualifiée d'intéressante par la @Gauche Luzienne, citée en premier dans l'article, la suggestion de J-F Larralde reçoit la même approbation de la part des candidats cibouriens J. Aramburu et H. Hirigoyemberry et est validée par Herri Berri et Ziburu Bizi. Surtout, elle reçoit le soutien de Manuel de Lara, pour la liste UN NOUVEL ELAN, qui répond "Chiche!" et pointe pour la déplorer l'hostilité récurrente des propos du maire sortant luzien face aux alertes concernant la préservation du patrimoine, souvent mise à mal (voir le communiqué de notre candidat, plus loin). 
Dans le même esprit Dominique Duguet, à Ciboure, présente le classement par l'UNESCO comme un outil utile, à mettre en oeuvre dans le cadre du pays d'Art et d'Histoire dans la mesure où les règles de protection du SPR cibourien ne seraient pas toujours respectées. Nous devons ajouter pour son information que l'équivalent luzien du SPR, l'AVAP, n'est guère plus efficace, tant il est facile de sortir du périmètre protégé les secteurs concernés par une opération de rénovation voire aisé, aux yeux des défenseurs du patrimoine,  d'obtenir le quitus de l'unique fonctionnaire chargé de veiller au grain !

UN MAIRE HORS-SUJET FACE A DE VILS MANANTS ?
Alors que la lettre ouverte envoyée par J-F Larralde à l'ensemble des élus dès le 5 décembre ne diffère guère que par des détails du texte inséré dans le quotidien local il y a deux jours, le maire sortant de Saint-Jean-de-Luz déclare regretter d'avoir été "informé par la presse". 
Une telle affirmation rend perplexe [mais quand bien même il n'aurait pas été destinataire de la lettre de J-F Larralde, nous pensons qu'il l'aura vue reproduite sur le net, comme tant d'autres, avant de la retrouver dans le journal en date du 6 janvier - note du 10/02] comme paraît un tantinet trop aristocratique à notre goût sa réflexion  à l'égard de notre concitoyen J-F Larralde, "un simple particulier" aux yeux de J-F Irigoyen - lequel cache mal son mépris pour l'initiative d'un écrivain qu'il reconnaît pourtant comme "éminent" mais qui lui semble trop "polémique". Le reste de son propos n'est pas - suivant nous - plus pertinent, puisque M. le Maire rappelle l'existence des règles de l'AVAP... alors que le principal grief de ses opposants est la désinvolture avec laquelle il peut sortir de l'aire protégée tel ou tel bâtiment qu'il entend raser (ce fut le cas, notamment, sur l'îlot Lamerain-Fraysse). J-F Irigoyen est bien le seul à faire la fine bouche puisque les divers intervenants évoquant les possibles effets pervers du classement (dont nous ne voyons pas qu'il puisse "engendrer" des nuisances liées au tourisme existant déjà et qu'il convient au contraire d'encadrer) s'y rallient finalement (notamment les Insoumis Luziens).

A L'HEURE DES ARRESTATIONS MATINALES
J-F Irigoyen n'a décidément guère d'égards pour le peuple, favorable à près de 73% au classement à l'UNESCO d'après un sondage fait par SUD OUEST. 
Il est de surcroît accusé par une citoyenne citée dans la rubrique "le piéton" de ne s'adresser jamais qu'aux commerçants du centre-ville et non pas à ses habitants auxquels il n'écrirait pas quand il se fend d'une missive adressée aux entrepreneurs à propos de son action dans le quartier. Une colère qui risque de s'aggraver ce matin, puisque les travaux de décapage des rues du centre-ville ont commencé à 6 h du matin, réveillant les habitant(e)s dont les plaintes n'ont pas entamé la bonne humeur des personnels mobilisés aux petites heures (celles où la police serrent parfois les malfrats). Lesquels personnels ont en effet répondu que leur intervention à l'aube avait pour objectif d'éviter le "dérangement des commerçants" - ce que les riverains ont modérément apprécié. Il est vrai que l'idée de programmer de tels travaux en période de solde n'était peut-être pas très intelligente.

NOTRE DÉCLARATION A LA PRESSE 
Les élus socialistes ont fait parvenir au journal SUD OUEST qui les avait sollicités la réaction suivante après l'insertion d'une tribune par J-F Larralde (texte repris pour information dans notre Boîte à Idées sur Facebook).

Pour ce qui concerne la @Gauche Luzienne :

La proposition de M Larralde est une piste intéressante et nous avons du reste publié sa lettre ouverte aux élus dans notre Boîte à Idées en nous étonnant que la municipalité sortante ne se soit pas exprimée publiquement, pour au moins prendre acte de la démarche. 

Au delà de l'aspect technique de la question (faisabilité) et des retombées (économiques) attendues d'un tel classement, la reconnaissance de la richesse du patrimoine matériel et immatériel de notre territoire devrait permettre une meilleure protection de celui-ci. Cela devient urgent vu la prolifération urbaine et les dégâts sur l'environnement constatés ces vingt dernières années en Pays Basque et les intentions des décideurs locaux, notamment à Saint-Jean-de-Luz. L'importance des activités touristiques n'a pas empêché notre ville de laisser en état un système d'assainissement non conforme, et le classement en AVAP d'une partie de la commune est facilement contourné dès lors qu'un projet immobilier quelconque est jugé "structurant" par nos édiles (on le voit sur l'îlot Foch). Dès lors le classement à l'UNESCO peut séduire, dans la mesure où il renforcerait (davantage, que le label Pays d'Art et Histoire) les contraintes réglementaires et, surtout, favoriserait une prise de conscience collective des enjeux. 

Pour conclure il nous semble que l'initiative de J-F Larralde repose sur une appréciation négative (mais malheureusement exacte) des politiques d'aménagement conduites récemment, spécialement au plan municipal, lesquelles ne sont pas assez viables, vivables et équitables. 

Rappel : les élus socialistes et la section du PS sont engagés dans une démarche transpartisane et souhaitent que Manuel de Lara impulse "un nouvel Élan pour Saint-Jean-de-Luz". Ils font confiance à leur candidat pour conduire demain un développement économique et social raisonné préservant les héritages et l'identité des Luzien(ne)s tout en encourageant l'innovation.

LE COMMUNIQUÉ DE MANUEL DE LARA

(cliquez sur l'image pour lire le document)