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vendredi 26 avril 2019

TXIK TXAK : Glop-glop ou pas glop ?


Billet du 20 mai 2019

Au "bruit de la pelote qui rebondit", choisi pour désigner les transports en commun du Pays Basque, qu'il nous soit permis de réagir par une interjection quelque peu surannée mais synonyme de contentement...

UNE SEULE MARQUE MAIS PLUSIEURS RESEAUX

L'unification commerciale des différents réseaux de transports en commun du Pays Basque vient d'être annoncée. Elle est synonyme à très brève échéance de simplification du service pour les usagers, auxquels on promet une unification des tarifs et de la billetterie d'ici à 2021, mais ne suppose pour l'instant qu'une imbrication plus efficiente des divers systèmes d'autobus, dont celui du versant Sud (Hegobus) qui sera en effet, comme les autres (celui du BAB et celui de l'intérieur, mais aussi les autocars interurbains autrefois gérés par le département) maintenu tel quel pendant encore un bon moment.

Contrairement, en effet, à ce que le public a pu croire après les annonces du syndicat des mobilités,  les réseaux existants seront préservés pour une période encore indéterminée, dont M.le Maire, quoique deuxième vice-président du dit syndicat, n'est pas encore en mesure de préciser le terme. L'harmonisation de la fiscalité et l'exécution, voire le renouvellement des délégations de service public, expliquent probablement la période transitionnelle dans laquelle nous entrons.




DES DÉFAUTS (Pas glop !)

L'unification fonctionnelle du réseau n'est donc pas imminente, ce qui est regrettable en fait de maillage du territoire basque pris comme un tout (on pointe notamment, à Saint-Jean-de-Luz, l'absence de transport en commun rapide et sans rupture de charge vers le centre de Biarritz, dont la gare, bien reliée à la mairie et aux plages, est cependant en situation relativement périphérique, ce qui peut détourner le voyageur occasionnel du recours au train ou au bus - pour ne rien dire des véhicules "Chronoplus", souvent vides et qui font demi-tour à l'Uhabia sans desservir Saint-Jean-de-Luz!).

Pour l'instant, les têtes de ligne demeurent trop peu fréquentées (raison pour laquelle Hegobus envisage d'allonger le tronçon commun de ses différents itinéraires luziens : à cet égard, nous nous permettons de penser qu'un autre aménagement du boulevard Victor-Hugo aurait pu faciliter l'implantation d'une circulation en site propre performante) et la saisonnalité de la fréquentation est forcément très marquée (notamment sur certaines lignes comme la 3 entre Socoa et Erromardie / une organisation du réseau en deux périodes bien distinctes est envisagée). Enfin, les voiries ne sont pas toujours adaptées ce qui contraint à déplacer des arrêts vers des sites moins commodes pour l'usager. Et la gare routière est sous-dimensionnée (la conformation des quais, très étroits, nous semble potentiellement accidentogène : il est heureux - car mieux vaut tard que jamais ! que la ville se soit tournée vers le syndicat des mobilités pour étudier la mise en place d'un aménagement multimodal entre les deux gares luziennes).

MAIS DES PROGRES (Glop-glop !)

Le bilan de la mise en oeuvre d'un réseau de transport intégré est toutefois positif. Tout le retard accumulé en la matière n'a certes pas encore été rattrapé, mais le succès d'Hegobus semble patent, et donc prometteur. Le prestataire, convié récemment par la municipalité à présenter ses résultats aux élus locaux, peut se réjouir notamment d'avoir enregistré une très importante hausse de la fréquentation (+30 % sur les deux ans d'exploitation du réseau, et un progrès vérifié en hiver comme en saison estivale - et cela sans que les communes n'aient pris de mesures significatives pour évincer les automobiles de leur centre urbain).

Quelques chiffres permettent de saisir le dynamisme du système, fondé sur 13 véhicules et employant de 17 à 30 chauffeurs, ayant assuré en 2018 un total de 644 000 voyages. Saint-Jean-de-Luz représente plus du quart du total des déplacements sur le réseau (27% des trajets ont lieu sur les lignes desservant l'agglomération luzo-cibourienne :  1, 2 et 3) mais la ligne la plus fréquentée est hendayaise et transfrontalière. Tous les types de voyageurs décomptés sont plus nombreux, y compris les scolaires, qui peuvent profiter de la grande souplesse des horaires, et les abonnés (+45% d'utilisateurs du PASS annuel). La structure multipolaire de la zone urbanisée littorale se vérifie notamment dans les bons chiffres des abonnement annuels entre les centres luzien et biarrot (+55%).

Hegobus  a par ailleurs noué des partenariats lui permettant de deservir certains sites touristiques ou de ramener les festayres en nocturne (Fêtes de Saint-Jean, Mai du Théâtre hendayais, etc.) et prévoit d'étendre son réseau (perennisation de la ligne de la corniche, pour l'instant saisonnière, nouvelles relations avec l'intérieur). Bref, le tableau d'ensemble est assez réjouissant, et permet à Saint-Jean-de-Luz et au versant Sud de sortir progressivement de leur situation de "maillon faible" en fait de mobilités. 
De quoi nous porter à l'optimisme même si beaucoup reste à faire et si l'on peut toujours regretter que la question de la gratuité totale du transport public soit apparemment éludée par les décideurs en Pays Basque, quand beaucoup d'agglomérations l'étudient sérieusement ou la mettent en pratique, en appui à une politique déterminée de dissuasion des automobiles.

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