Alors qu'elle vient de s'auto-congratuler à propos de son bilan à mi-mandat - qu'elle a fêté en publiant un "quatre-pages" à la gloire de son action - la majorité municipale luzienne, quoi qu'elle puisse, par ailleurs, se féliciter de la réussite des récentes fêtes locales, s'est vue soudainement clouée au pilori médiatique, conspuée par les réseaux sociaux en même temps que critiquée par la presse locale, pour avoir dessiné des voies de bus réservées au transport public sur les artères du centre-ville et implanté un passage piétons face à la gare, le tout "sans communication détaillée préablable" (SUD OUEST, édition numérique du 29 juin).
Ces circonstances permettent de vérifier le veil adage romain, selon lequel le Capitole (lieu emblématique de tous les triomphes) est proche de la roche Tarpéienne (d'où l'on précipitait les condamnés à mort). Elles autorisent la @GaucheLuzienne à émettre quelques observations sur une agitation (tempête dans un verre d'eau ou véritable bronca ?) qui risque de mettre un peu de rougeur au front de notre premier magistrat, lequel est parfois prompt à s'emporter, voire à ceux de ses collègues, lents toutefois à témoigner quelque honte, même quand celle-ci serait toute naturelle.
Ce ne sont pas les
PREMIERS BILANS
de la plaquette publiée par la coalition des droites rassemblée autour du slogan "Saint-Jean, Passionnément" depuis les dernières élections municipales qui, pensons-nous, appellent les plus sévères observations. Le document manque, il est vrai, d'objectivité, mais enfin : on attend guère d'impartialité d'une brochure de propagande et M. le Maire y est raisonnablement mis en valeur : il ne risque pas, au moins, d'être épinglé par le concours du Canard enchaîné, enclin à dénoncer systématiquement le syndrome "ma binette partout". On peut seulement s'étonner que la gazette municipale (Berriak) ne suffise pas à informer la population et que JF Irigoyen semble, en publiant ce tract, vouloir entamer, avec trois ans d'avance, la campagne des futures élections locales.
Un point interpelle cependant : c'est la prétention de la municipalité à revendiquer, dans son programme, une "forte
TONALITÉ VERTE"... OU VERDÂTRE
dirions-nous plutôt. Les quelques travaux d'assainissement évoqués ne suffisent pas, en effet, à régler le problème de la station d'épuration d'Arxilua (dont la conformité a fait débat ; et nous persistons pour notre part à dire que l'équipement n'est pas adapté) ni à améliorer "la qualité des eaux de baignade", nos plages étant bel et bien les seules du Pays Basque de France à se trouver, non seulement privées des pavillons bleus acquis par l'agglomération pour tous ses autres littoraux, mais à apparaître comme durablement colonisées par une algue toxique... nouvelle dont la presse a fait sa première page à deux reprises ces derniers jours. Il est donc bien temps d'investir dans "la transition énergétique" et pour l'environnement : nous soutenons naturellement cet effort, même s'il est beaucoup trop tardif à notre goût... et dans quelques cas dérisoire (mettre des panneaux pour indiquer le passage de loutres dans une zone humide au moment où l'on construit à proximité du site.. un parking ! est-ce agir pour la "préservation de la biodiversité" ? Les habitants de Chantaco, notamment, ont des doutes à ce sujet).
Le véritable point faible du bilan municipal est ailleurs et, concède la majorité, ce défaut majeur :
LA COMMUNICATION.... MÉRITERA D'ÊTRE AMÉLIORÉE.
Il serait grand temps ! Car il s'agit, bien sûr, non seulement de la communication municipale mais surtout de la concertation avec les habitants, très insuffisante. Bien qu'ayant investi l'une de ses adjointes de la responsabilité de développer la démocratie locale (mais le nom de cette personnalité n'est pas cité dans la plaquette édilitaire) M le Maire doit constater que sa commission extra-municipale et ses réunions de quartier ne suffisent pas à informer les Luzien(ne)s qui ont toujours l'impression d'être mis devant le fait accompli. Raison pour laquelle les élus socialistes, quand ils siégeaient au conseil municipal, avaient créé ce blog destiné à éclairer la lanterne de leurs concitoyens, et s'étaient attirés les foudres des décideurs, partisans du secret au point d'avoir évincé la @GaucheLuzienne du comité de pilotage de l'îlot Foch, au profit d'autres groupes moins récalcitrants. Le résultat est que certain(e)s Luzien(ne)s ne savent toujours pas que le parc automobile souterrain face au port est construit en zone partiellement inondable, n'ont pas connaissance du retrait opportun du plan de protection (PPRI) censé les garantir du risque de submersion ni du motif de la commune pour choisir ce site afin d'y faire du stationnement : il s'agissait avant tout de complaire aux promoteurs engagés sur l'îlot Foch... mais ce point n'est guère assumé (ni par la commune, ni par ceux qui préférèrent se présenter comme hostiles à tout parking, où qu'il se trouve, plutôt que de pointer la convergence des intérêts privés et des politiques publiques dans ce dossier : une posture qui ne nous semble pas digne d'éloges).
Une étonnante naïveté caractérise décidément les débats locaux, chacun s'interrogeant, quand un projet déplaît, et demandant publiquement :
QUI A EU CETTE IDÉE STUPIDE ?
Ainsi de certain(e)s habitant(e)s et visiteurs qui commencent à percevoir l'aspect massif des constructions sur l'îlot Foch et au delà : l'emprise totale de l'édifice est, rappelons-le, étendue aux dépens d'anciennes voies publiques pour 40% de sa superficie globale. Il mord notamment sur le boulevard Victor-Hugo, qui sera très rétréci. Encore la population ne se rend-elle pas (encore) bien compte de l'impact paysager du bâtiment, qui sera très haut, en plus de laisser bien peu de place à la surface "rendue aux piétons". Le mal est fait, mais gageons qu'on n'en tiendra pas rigueur à la municipalité : tel architecte ou promoteur sera pointé du doigt.
Les "grognements" hostiles aux couloirs de bus et sévissant sur le Net sont, également, une bonne illustration de la complaisance locale. La plupart des internautes feignent en effet de chercher un coupable, comme s'ils ignoraient qui est le maire de leur ville et qui préside de surcroît le syndicat des mobilités (rions un peu : car c'est la même personne !). Le quotidien régional lui a par ailleurs déjà trouvé une porte de sortie, puisqu'il présente la voie en site propre de l'avenue Ithurralde ou celle de l'avenue de Chantaco comme "des tests" [ou disons plutôt : qu'il rappelle que, pour la commune elle-même, toujours prudente, il ne s'agit cet été que de faire un essai] . Une éventuelle révolte des usagers pourrait donc servir de prétexte à l'abandon de "l'expérimentation" !
Ce ne serait pas glorieux, mais l'affaire est mal partie (annonce par la mairie d'une conférence de presse... le 5 juillet, soit a posteriori, absence de signalisation correcte du passage en surface à la gare - sur ce point, les loutres ont malgré tout de la chance ! etc.).
Certes, bloquer toute fluidité du trafic et implanter paradoxalement du stationnement au coeur de l'agglomération sont malheureusement les caractéristiques, incohérentes, du projet municipal : l'effet négatif sur la circulation des aménagements prévus n'est pas une surprise pour nous, qui les avions anticipés.
Mais, même si la Ville n'a pas été capable, jusqu'ici, de réussir l'éviction des automobiles n'ayant rien à faire dans son centre, et si elle s'apprête à rétrécir les voiries tout en attirant contre toute logique des véhicules supplémentaires vers le parking concédé à Indigo entre la gare et la mairie, il serait irresponsable de ne pas soutenir l'impulsion qu'elle semble vouloir donner aux transports collectifs ou son effort pour que le boulevard du Commandant-Passicot cesse de jouer le rôle de piste d'accélération pour des fusées qui, de toute façon, ne décolleront jamais que dans l'imagination d'automobilistes excités.
Quant à l'aggravation des bouchons, elle sera d'autant plus irritante aux yeux de leurs "victimes" que la commune n'a pas réfléchi, nulle part, à un passage en site propre (vers le Nord, par des itinéraires alternatifs à l'ancienne RN 10 ou vers le Sud, pour traverser Urdazuri sans suivre forcément la RD 918) ni renoncé à faire la publicité de ses parcs payants ; ainsi, devant le relais de Layatz, on indique sur un écran électronique qu'il reste des places de stationnement à la plage, sous le cinéma (et bientôt sur le port) : mais ces places se trouveront, cet été, à quatre kilomètres de là, moyennant une circulation cul-à-cul... à moins que la congestion chronique des axes routiers et le surtourisme ne trépassent cette année, victimes de "la sobriété" imposée aux ménages (il ne s'agit plus ni d'austérité ni de rigueur budgétaire en effet : car la paupérisation de la population est assumée par les élites).
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