BILLET D'HUMEUR ET D'HUMOUR DU 26 FÉVRIER 2021
La municipalité contre-attaque avec les mêmes moyens (très lourds) que certain empire de science-fiction en annonçant ces jours-ci le lancement du chantier de l'îlot Foch à grand renfort d'interviews du maire, de clips sur Youtube de la part de l'agence d'urbanisme mandatée par la commune et d'insertions sur le site de la Ville ; on y lit, et il faut vraiment oser écrire ce genre de choses, que la dalle de béton coulée sur le port sera une "véritable forêt urbaine" - on est bien loin pourtant de compter sur les plans et vidéos de propagande les "200 arbres" plantés dans "un jardin grand comme un terrain de football" promis pendant la campagne électorale par celui-là même qui s'est fait réélire sur la base de telles calembredaines.. et en déduit que la population lui aurait donné un chèque en blanc.
Quoique la friche elle-même ne soit pas concernée tout de suite (on promet que les travaux y commenceront cet été : et comme par hasard, c'est là qu'on attend la publication du PPRI toujours aux abonnés absents ! mais dont la mouture définitive devrait révéler aux Luzien(ne)s ébahi(e)s que le secteur urbain concerné est submersible, sauf -petit miracle prophétisé avec constance par J-F Irigoyen- le talus sous lequel M. le Maire veut faire son parking) la Ville entend engager les chantiers sans même avoir la garantie formelle que rien ne s'oppose à la rénovation qu'elle envisage depuis une dizaine d'années et sur laquelle elle a peu, mal et tardivement communiqué.
Sept niveaux souterrains, cela fait beaucoup et passe mal auprès de l'opinion : J-F Irigoyen reprend donc les mêmes propos apaisants qu'il a toujours tenus en cas de contestation du grand trou - dans un secteur non bâti jusqu'ici et prétendument non inondable (sur l'air du " j'ai dit sept, mais peut-être que cela sera seulement 4 ou 5 au bout du compte") sans justifier le caractère urgent de ses entreprises et expliquer pourquoi il n'attend pas l'été et la publication du PPRI avant de débuter une dérivation des réseaux très impactante. Sans dire non plus qu'il est obligé de vendre la place Jaulerry pour complaire aux promoteurs et que le même objectif a guidé le choix de la localisation du silo de stationnement. Bref, sans répondre aux interrogations légitimes des gens (et de l'association dont la pétition l'énerve tellement).
Au même moment, Saint-Jean-de-Luz s'essaie à la démocratie participative, au risque d'en esquisser bientôt la caricature. On ne peut dire en effet que sa campagne de recrutement de citoyens tirés au sort ait été un succès, puisque la municipalité a recensé seulement 140 volontaires (moins de 1% des habitants, et pas une proportion très élevée de citoyens en âge de voter). La raison de ce manque d'enthousiasme alors qu'il suffit "d'aimer sa ville" pour être coopté, nous dit le slogan du maire ? Elle réside peut-être dans le fait que la commission extra municipale censée incarner la force de proposition et l'expertise de terrain des habitant(e)s non élu(e)s sera majoritairement composée... de conseillers municipaux. Mais surtout que la communication de l'adjointe en charge de son pilotage a été des plus malhabiles, l'élue ayant paru promettre que la structure n'aurait aucun moyen propre (pas de budget affilié) et qu'elle ne servirait à rien faute d'avoir du sens à ses propres yeux ("une feuille blanche"). Voir notre billet du 27/01 dans la page VU DANS LES MÉDIAS).
Les râleurs ou les moqueurs, dans ce contexte, se feront rembarrer au motif que contester les oukases municipaux serait un crime de lèse-majesté et que douter de la sincérité des décideurs (ou des concertations qu'ils organisent) serait faire preuve de mauvaise foi. La comédie politique du "monde d'après", comme c'était le cas, d'ailleurs, de celui d'avant, nous inspire essentiellement deux sentiments : indignation... et rire !
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