RALENTISSEMENT DE LA CROISSANCE EN AQUITAINE
La presse locale, commentant les chiffres de l'INSEE, insiste aujourd'hui sur le très fort taux de croissance de la population d'Urrugne (+10,5 % entre 2011 et 2018) et sur l'affaiblissement continu de Biarritz, lequel contraste avec le dynamisme hendayais, toujours très soutenu. Elle rappelle par ailleurs que "la reine des plages" n'était pas seule ville à perdre des habitants dans la période de recensement précédente (2009 -2014) puisque trois communes littorales basques étaient considérées alors comme" en perte de vitesse" : Biarritz, déjà nommée, mais aussi Ciboure et Saint-Jean-de-Luz !
Qu'en est-il de l'évolution démographique de "la cité des corsaires" alors que la croissance régionale, d'après "Sud Ouest", marque le pas, mais reste positive malgré un gros titre soulignant que le rythme en est devenu beaucoup plus lent ?
L'hémorragie observée entre 2008 et 2014, très sensible, et dont nous nous étions émus en conséquence, semble en tout cas avoir été stoppée, et il était temps !
Jusqu'en 2015, en effet, la démographie luzienne était des plus atones : la population, tombée à 13 000 habitants, stagnait en dépit d'une "bétonisation" très active mais profitant surtout au marché des résidences secondaires.
Or, on aurait à présent retrouvé, et même légèrement dépassé, le niveau de population de 2008 : puisque l'INSEE évalue la population municipale au 1er janvier à 14 133 habitants (14 652 avec la population "comptée à part", en gros et pour l'essentiel : des étudiants vivant ailleurs mais dont la résidence familiale est conservée à Saint-Jean-de-Luz).
DEFIS A RELEVER
Nous sommes certes toujours très en deçà des 15 000 habitants affichés parfois avec (trop d')optimisme en Mairie. Néanmoins, le rebond est indéniable et montre que la politique d'urbanisme luzienne a pris un virage récent, mais heureux, et dont nous nous sommes déjà félicités par ailleurs (voir notre billet du 27 septembre ou notre publication sur facebook sur le sujet).
Pourra-t-on renforcer cette tendance et stimuler l'offre de logements à prix décents et pouvant convenir aux familles pour éviter que la population résidente ne soit finalement marginalisée ?
De nouveaux programmes ouvrent en tout cas des perspectives favorables à court terme (l'opération Trikaldi, notamment) et nous saluons la bonne volonté de l'exécutif local, qui s'intéresse, par exemple au "bail réel solidaire" et envisage d'autre part de modifier les règles du PLU pour rendre plus consistante la part les logements dits sociaux dans les projets privés et favoriser la mixité sociale.
Mais quelques gros écueils compliquent la tâche :
- Notamment, en premier lieu, le vieillissement de la Ville. Comme partout ou presque dans la région, en dehors des départements de la Gironde et de la Vienne, le solde naturel local est en effet très négatif (moins de naissances que de décès). Mais notre commune reçoit de surcroît beaucoup de "jeunes séniors" tout en perdant surtout ses "jeunes travailleurs et étudiants".
Au total, les moins de quinze ans sont anormalement sous-représentés dans la pyramide des âges luzienne (13% contre 18% en moyenne dans le pays) ce qui affecte directement l'évolution des effectifs dans les écoles, tandis que les plus de 75 ans sont plus nombreux (15 % contre 9%). Saint-Jean-de-Luz expérimente donc, avec un temps d'avance, une situation - qui sera bientôt celle de la France tout entière - de vieillissement généralisé (probablement due, en l'occurrence, à la structure de notre parc de logements). A la commune de tout faire pour redevenir attractive aux yeux des jeunes tout en répondant aux besoins spécifiques de sa population mature - nous pressons notamment la municipalité de mettre en place à minima une structure publique d'hébergement pour le quatrième âge !
- Et il y a aussi le risque que l'embellie constatée soit finalement très momentanée (comme celle des années 2006-2008) du fait de possibles reventes d'une partie du parc nouvellement créé. C'est que la pression touristique est très forte sur notre territoire, et qu'aucune politique dissuasive, même symbolique, n'a été essayée (pas de majoration au taux maximal de la surtaxe des résidences secondaires, priorité donnée à l'hôtellerie dans la rénovation du centre-ville) alors que le foncier disponible est devenu rare...
LA DELICATE QUESTION DE
LA DENSIFICATION DE L'EXISTANT
En conclusion, nous disons qu'on a trop longtemps laissé le mitage du paysage se poursuivre sans prendre suffisamment en compte les contraintes légales et les équilibres sociaux... et sans parvenir à endiguer non plus le déclin démographique (la population stagnait malgré les constructions, la part des résidents non permanents augmentait, les logements disponibles étaient le plus souvent trop chers ou inadaptés aux besoins des familles). Il faudra désormais (puisque aussi bien la ville n'a plus vraiment le choix et a vu certains de ses projets "retoqués" par la justice administrative) concilier la densification de l'existant avec la préservation du patrimoine et les exigences de justice sociale naturellement portées par la population. Ce ne sera pas forcément facile pour des responsables locaux qui n'ont pas tous intégré, nous semble-t-il, les principes du développement durable.
Au moins faut-il reconnaître à la municipalité le mérite d'avoir su, lors de cette mandature, agir de manière plus significative en faveur de la mixité sociale et infléchir la courbe du nombre des habitants. Un changement de cap que la @Gauche Luzienne aurait souhaité plus précoce voire plus spectaculaire encore, mais qui est encourageant.
- Et il y a aussi le risque que l'embellie constatée soit finalement très momentanée (comme celle des années 2006-2008) du fait de possibles reventes d'une partie du parc nouvellement créé. C'est que la pression touristique est très forte sur notre territoire, et qu'aucune politique dissuasive, même symbolique, n'a été essayée (pas de majoration au taux maximal de la surtaxe des résidences secondaires, priorité donnée à l'hôtellerie dans la rénovation du centre-ville) alors que le foncier disponible est devenu rare...
LA DELICATE QUESTION DE
LA DENSIFICATION DE L'EXISTANT
En conclusion, nous disons qu'on a trop longtemps laissé le mitage du paysage se poursuivre sans prendre suffisamment en compte les contraintes légales et les équilibres sociaux... et sans parvenir à endiguer non plus le déclin démographique (la population stagnait malgré les constructions, la part des résidents non permanents augmentait, les logements disponibles étaient le plus souvent trop chers ou inadaptés aux besoins des familles). Il faudra désormais (puisque aussi bien la ville n'a plus vraiment le choix et a vu certains de ses projets "retoqués" par la justice administrative) concilier la densification de l'existant avec la préservation du patrimoine et les exigences de justice sociale naturellement portées par la population. Ce ne sera pas forcément facile pour des responsables locaux qui n'ont pas tous intégré, nous semble-t-il, les principes du développement durable.
Au moins faut-il reconnaître à la municipalité le mérite d'avoir su, lors de cette mandature, agir de manière plus significative en faveur de la mixité sociale et infléchir la courbe du nombre des habitants. Un changement de cap que la @Gauche Luzienne aurait souhaité plus précoce voire plus spectaculaire encore, mais qui est encourageant.
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