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samedi 15 décembre 2018

FOCH : CANDEUR ET CERTITUDES

BILLET PUBLIE LE 15 DECEMBRE 2018

Le Cahier des Charges constitué en vue du marché d'assistance à maîtrise d'ouvrage pour le projet Foch nous avait fait émettre, à l'automne dernier, beaucoup de critiques à l'égard du projet de réaménagement du centre-ville. Après une phase de "concertation réglementaire" obligatoire mais dont nous pensons qu'elle n'a pas permis de débattre des enjeux fondamentaux de l'opération projetée, cette dernière n'a plus aujourd'hui pour elle 
que le soutien aveugle.. de la majorité municipale ! 
Mais la rénovation entre pourtant en phase opérationnelle, en dépit des votes défavorables des deux oppositions.  On en connaît enfin les contours, en tout cas pour ce qui concerne le domaine public.



En ce qui concerne le bâtiment à édifier sur les friches Fraysse-Lamerain et une partie du parking Verdun (espace Jaulerry) :
on sait toujours assez peu de choses - rien de plus, en tout cas, que ce qui a été communiqué en juin. Mais suffisamment pour être sceptiques, voire hostiles. 
Rappelons que les limites de l'AVAP (le périmètre "protégé" au nom de la valorisation du patrimoine) ont été modifiées tout exprès en 2015 pour permettre in fine le  "renouvellement urbain" voulu par l'Exécutif local, et donc la destruction de l'immeuble "Osaba Baïta" (friche Fraysse, occupée en partie par un fleuriste). Et que la construction va déborder largement les limites de la friche : au Sud, elle s'avancera en angle jusqu'au niveau des façades de l'avenue de Verdun. Au Nord, elle sera déportée (les murs "mordant" de quelques mètres sur l'actuelle avenue Victor-Hugo) et ne se trouvera donc pas dans l'axe des façades de cette très grande artère, considérablement rétrécie. 
Le style "art deco" (paraît-il) ne fait pas l'unanimité, non plus que la hauteur de l'immeuble, plutôt massif. On n'a pas eu confirmation encore de l'usage exact des constructions (un hôtel et des commerces pour l'essentiel, très peu de logements et, peut-être, un lieu festif remplaçant la buvette "Chez Renauld" ? selon les annonces de l'été dernier).  Nous regrettons quant à nous la vente de la place Jaulerry (actuel parking Verdun) ; un bien public, qui aurait pu le rester en devenant, par exemple, un square avec fontaine. 
Cette aliénation du patrimoine communal, comme le projet de construire en zone inondable sur un terrain précédemment nu, pourraient poser problème... de même que la modification du périmètre protégé, qui demande à être étayée. La Ville a pris-là le risque d'alimenter des contentieux.

Le creusement d'un parking de 500 places (le nombre annoncé varie, mais ce sera a priori le maximum possible) sous la place Foch nous était apparu comme un projet absurde compte tenu du risque d'inondation et des règles du PPRI.
Effectivement, et comme nous le pressentions d'emblée, le parking souterrain n'a pu être implanté là où la commune et les aménageurs l'envisageaient au départ. mais plus à l'écart : sous l'actuelle avenue de Verdun, appelée à disparaître au profit des rampes d'accès au parking, tout comme le giratoire de la gare sera rétréci. Or, les études de circulation présentées le 6 décembre ont montré l'impact très négatif de telles réductions de voiries : devant l'asphyxie de la circulation modélisée d'après son premier projet, l'urbaniste a du proposer une nouvelle mouture n'aggravant pas la situation actuelle. Sauf qu'on a demandé aux experts de raisonner en termes de trafics constant, quand on sait que la circulation est en réalité chaque jour plus intense et qu'à cette croissance structurelle il faut encore ajouter l'effet d'attraction exercée par la perspective d'un stationnement dans l'hypercentre !
Le déplacement du parking semble garantir la sortie de la zone inondable délimitée par le PPRI (?). Reste, au delà du seul aspect réglementaire, à prendre en compte le principe de précaution. Mais la commune ne veut pas entendre parler de la crise climatique, ni, dans ce secteur-ci de l'agglomération, de l'érosion littorale. 

La liaison améliorée entre le coeur-de-ville et la gare, censément l'un des principaux objectifs poursuivis,  n'est pas l'élément central du projet, ceci malgré l'intention de l'urbaniste de faire un trottoir-promenade (de 8 mètres de large) entre la station SNCF et la place Louis XIV. 
C'est que le passage de la gare à la ville fait problème : les flux se répartiraient en deux parties, certains usagers transitant par l'actuel passage souterrain (lequel ne serait pas amélioré alors qu'il est étroit, inconfortable et peu accessible aux personnes à mobilité réduite)  et les autres via un plateau piétonnier "sur" la RD 810. Nul doute que ce passage pourrait s'avérer dangereux et qu'il gênera en tout cas l'écoulement du trafic routier. Car les perspectives ouvertes par le possible contournement à prix réduit par l'A63 et de nouveaux échangeurs ne sont pas suffisantes pour prédire que la circulation diminue nettement ! 
Le solutionnement éventuel du problème semble laissé aux aménageurs du futur pôle multi-modal gare ferroviaire-halte routière.

De bonnes idées risquent de se perdre.
Ainsi un passage "en vague" souterrain très agrandi et aéré aurait permis de bien connecter la gare à la ville (suggestion d'un anonyme le 6 décembre) et l'agrandissement de la médiathèque par annexion du bâtiment en friche qui la jouxte et serait à vendre mettrait ce service culturel au centre du nouveau quartier (suggestion du groupe Herri Berri). Mais l'on comprend bien que de telles infrastructures coûtent fort cher ; or, la commune entend payer la requalification de l'îlot avec le produit de la vente de l'espace Jaulerry aux promoteurs (ce qui, entre parenthèses, nous fait douter et sourire... quand nous entendons M. le Maire promettre la rénovation de la place Louis XIV dans le même temps qu'il fera celle de l'espace Foch/façade portuaire).

On regrette que le compte-rendu détaillé des suggestions formulées par les citoyen(ne)s n'ait pas été fait pour de bon, notamment lors de la réunion du 6/12 en principe dédiée à cette restitution, de même qu'aucun rapport complet donnant la teneur des ateliers avec le public n'a été publié. D'autant que le projet Foch, au prétexte qu'il s'agirait d'un "projet politique" porté par "la majorité seule" est piloté sans qu'aucun représentant des oppositions ne participe au comité ad hoc.

Faire un parking dans l'hypercentre à proximité des commerces, c'est donc bien le principal but poursuivi 
par cette opération un peu ringarde (?) 


Faire disparaître les voitures du paysage, améliorer la qualité de l'espace urbain et la vue ont été des arguments pour communiquer sur le projet, mais sa priorité réelle (et M. le Maire a fini par le reconnaître nettement ce 14 décembre dans un élan de sincérité tardif mais explicite) est de permettre à la clientèle des magasins et services de l'hypercentre de s'en rapprocher le plus possible. Car, selon le mot de M. le Maire, les commerces "crèveraient" sans la possibilité offerte aux chalands de se garer à leur proximité immédiate.

Nous critiquons ce projet pour des raisons démocratiques et environnementales.
- Quoique nous même en désaccord avec le projet municipal, nous admettons qu'une bonne partie de la population aurait pu éventuellement le soutenir et approuver la réalisation d'un grand stationnement souterrain, de même que nous pensons que la vente de l'espace Jaulerry pourrait séduire une majorité de Luzien(ne)s encore qu'elle ne nous convienne point. Mais nous dénonçons le fait que, de toute manière, ces questions n'ont jamais été franchement posées aux habitant(e)s ; d'où notre demande, il y a déjà bien des mois, de faire un référendum pour en avoir le coeur net. A défaut, une enquête d'utilité publique. Car outre la question de son implantation exacte, "le trou creusé pour mettre des automobiles au centre-ville" est-il de bonne politique ? On peut en douter... 
- La Commune, quand elle évoque son ambition de faire un parking "de dissuasion" au Nord de la ville, implanté "à proximité de la voie ferrée", reconnaît implicitement que l'avenir des mobilités urbaines passe sans nul doute par le développement de  transports doux en général, et du train cadencé en particulier (de type "topo", mais modernisé et plus fréquent). Mais elle privilégie pour l'instant la vieille stratégie de l'enfouissement plutôt que de recourir à l'éviction, une méthode plus moderne et plus efficace, peut-être impopulaire à court terme - mais tellement moins coûteuse et plus responsable !

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