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Chronique du 13 août
Le Pied Tendre a passé une très bonne soirée, hier, grâce à la bonne volonté et aux talents réunis de nombreux chanteurs et musiciens, habitant, pour la plupart, la commune : des artistes amateurs ou professionnels qui se produisaient sur la scène du fameux restaurant-boîte de nuit (foodcourt avec animation) implanté sur le site de l'ancien garage automobile du centre-ville. Lequel était devenu jadis le bar à food trucks "chez Renauld" mais a été remplacé depuis par un très vaste bâtiment englobant notamment un complexe hôtelier et des boutiques, empiétant sur l'avenue Victor-Hugo et sur l'ancienne placette Jaulerry (espaces vendus aux promoteurs par la municipalité en 2019 malgré l'opposition des Socialistes et du groupe Herri Berri).
Invité à la fête par sa voisine préférée, Mme Deferforgée, le Pied Tendre ne s'est pas dérobé, malgré la méfiance qu'il éprouve d'habitude à propos de tout ce qui est lié à la rénovation Foch ; ceci sans doute à force d'avoir lu dans le blog de la Gauche Luzienne l'exposé des nombreux motifs de scandale générés par le réaménagement "au forceps" de cette zone urbaine sensible : il en est resté, sinon traumatisé, du moins quelque peu circonspect ! Et quand, par exemple, M Cyclopède lui dit que le site est tout de même "plus présentable" que la friche industrielle existant auparavant, ou que Mme Desécoles lui assure que la modernité brutale de l'architecture nouvelle lui plaît, cela l'agace beaucoup.
En effet, si l'insertion des constructions dans le paysage urbain et l'opportunité de faire un hôtel et des résidences de standing ont ému l'opinion et peuvent encore donner lieu à des débats, c'est d'abord le mépris des risques environnementaux et des procédures de précaution habituelles qui a posé problème. Sans parler de la très mauvaise qualité de la concertation avec les habitants, et de l'imbroglio du parking public - concédé, pour ce qui concerne sa gestion, à des intérêts privés, mais, de plus, implanté sur le port (et pas ailleurs) pour complaire aux investisseurs de l'îlot Foch, dont le parking clientèle avait besoin d'une rampe d'accès "hors d'eau" et donc d'un stationnement public complétant le leur (ceci en raison du caractère inondable du secteur : un risque avéré en dépit des dénégations de J-F Irigoyen).
Bref, Le Pied Tendre a laissé hier de côté ces questions irritantes et a bien profité du moment, en compagnie de quelques amis. "L'endroit me rappelle vraiment l'ancien garage" a cependant persiflé d'emblée Mme Duchapeau, car "l'acoustique du nouveau bar est presque aussi épouvantable que celle du vieil atelier de mécanique" ! Mais le bruit de fond des conversations y est très amorti, par rapport à ce qu'il était. N'empêche, que "ça ne me plaît pas. Ce n'est pas l'esprit de Saint-Jean" a grommelé M. Vrombissant, tout juste rentré d'un périple à moto dans la péninsule ibérique - où tout est beaucoup moins cher ! et qui reste par ailleurs nostalgique de l'ancien garage, trouvant le nouvel endroit "trop chicos".
Pour M Cyclopède, il y a un peu de mauvaise foi de la part des commentateurs les plus négatifs. Car, pour ce qui concerne la perennité d'un lieu convivial où l'on puisse chanter, voire danser, tous ensemble : tout le monde est pour, et en premier lieu les artistes du crû ! Le Pied Tendre ne lui donne pas tout à fait tort et rejoint ainsi l'avis de son blog préféré, lequel redoute un manque de rentabilité du lieu et, en conséquence, une longue période de fermeture hors-saison, voire pire, au cas où les Luziens ne "s'approprieraient pas" l'endroit. Si le dancing restait l'apanage des seuls touristes de passage en été, et que l'ombre du losange continuait de planer sur le site, ce serait en effet un échec pour la ville !
Le Pied tendre se promet quant à lui d'y revenir, pour encourager les musiciens et donner de la voix quand il s'agit d'entonner Hegoak ou tout autre hymne nocturne, et faire vivre les infrastructures, maintenant qu'elle sont là (certes : sans forêt urbaine, mais avec les bouchons et les nuisances afférentes, que la Gauche Luzienne avait anticipées et qu'on aurait pu corriger - ce fût notamment le cas s'agissant de l'édification d'une bâtisse prévue à l'origine sur la place Foch proprement dite, construction qui devait mener à la destruction du pavillon Pavlovsky ; le projet, envisagé à l'origine, avait été annulé après sa révélation par les élus socialistes ; hélas, après cet épisode, l'affaire avait été présentée comme "celle de la majorité municipale, seule" qui, très décidée à passer en force, avait exclu l'opposition de gauche, et elle seule ! du comité de pilotage, ceci dans le but explicite de lui fournir le moins d'informations possible - sic).
Mme Duchapeau, ironique, a jugé les bonnes résolutions du Pied Tendre sans faire montre de beaucoup de complaisance à son égard. "S'agit-il d'une excuse pour sortir davantage ?" a-t-elle émis. Et de se demander si le Pied tendre escomptait se mettre à dessiner des graffitis, histoire de donner quelque utilité à l'ancien auditorium Ravel, désaffecté et laissé tel un champ de ruines, au beau milieu de la Pergola.
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