Au moment même où les Luzien.ne.s viennent d'apprendre la condamnation de MAM pour prise illégale d'intérêt (voir notre AGENDA du 6 septembre - notre ancienne maire ne semble d'ailleurs pas contester l'incrimination puisque ses conseils annoncent faire appel non pour contester le fond mais pour alléger la peine) le bon peuple de la cité des Corsaires est en droit de se désoler et de s'exclamer : "O tempora, O Mores !" mais il peut aussi s'interroger sur ce que M. le Maire (actuel) pense de la posture de M Wauquiez et des ténors de son parti (LR) qui, après avoir bramé leur hostilité à Emmanuel Macron sur tous les tons et juré à moult reprises qu'ils refuseraient tout accord de gouvernement avec lui, sont sur le point d'aller "à la soupe" en participant à une coalition les associant, de fait, avec l'ensemble des pseudo-centristes et toutes les Droites y compris le RN, dans le soutien à un ministère Barnier - en somme, c'est la proposition d'Eric Ciotti qui est appliquée, toute honte bue.
Souvenez-vous : au début de cette année, J-F Irigoyen s'en était pris à certains de ses concitoyens, à propos d'une affaire assez peu claire et opposant entre eux les membres d'une association locale, indemnisée par un entrepreneur proche du maire. Nous lui avions demandé à l'époque (conjointement avec LFI) de bien vouloir nous expliquer en quoi la querelle le concernait en tant que premier magistrat... et surtout pourquoi il se permettait de clamer, jusque dans les colonnes de SUD OUEST, que, parmi ses administrés, certains manquaient "de valeurs" et "de parole" (revoir ici notre lettre ouverte à laquelle il n'avait rien trouvé à répondre). Nous l'interpellerions volontiers aujourd'hui, et "coram populo"si nous siégions encore au conseil municipal : sur ce qu'il pense "de la parole" et "des valeurs" des barons de son propre parti politique... Mais nous répondrait-il davantage ?
MACRON ET BARNIER OTAGES VOLONTAIRES DU RN ?
En préférant faire barrage à LFI et à la Gauche plutôt qu'à l'extrême-droite, le Président a surpris jusque dans son propre camp et scandalisé une bonne part de l'opinion. Mais "la solution" qu'il a trouvée est-elle viable ?
Rappelons d'abord l'évidence. Il eût été logique que soit nommé en juillet un membre du NFP, arrivé en tête lors des élections. Mais Renaissance et ses alliés, conformément au voeu du chef de l'État, n'en voulaient pas : ils annonçaient même leur intention de censurer un tel gouvernement (ce qui était bizarre puisque de toute façon le Président - leur chef ! avait récusé la candidate du NFP puis décidé d'attendre de longues semaines consacrées à expédier les affaires courantes).
L'autre issue était d'appeler le RN aux affaires. Mais M. Bardella ne voulait pas de Matignon au motif qu'il ne disposait pas d'une majorité absolue au Parlement (à cause du succès du NFP - CQFD). Et Renaissance et le "bloc central" pouvaient difficilement s'allier ostensiblement à l'extrême-droite... (Même si depuis ils l'ont fait, mais en catimini).
La solution trouvée est, en effet, forcément boîteuse : Macron appelle Barnier et donc LR à gouverner (ce parti ne possède que 47 députés : ce sont les perdants de la dernière élection !) mais l'alliance forgée contre toute logique (si l'on s'en tient aux propos publics de M Wauquiez et ses amis à propos du bilan macroniste, qu'ils faisaient semblant de juger consternant) n'a pas de majorité. Pour ne pas être censuré, il faudra donc à M Barnier le soutien implicite de Mme Le Pen. On attend en conséquence les promesses qu'il sera obligées de lui faire lors de son discours d'investiture ! Puis l'importance des concessions et des compromissions que le prétendu "centre" sera prêt à faire pour plaire au RN... en trahison du vote anti RN dans le cadre du Front Républicain. Sans parler des marchandages pour les postes.
Et les Français.e.s pourront constater que certains groupes ne défendent plus des idéaux mais des intérêts. Triste moralité !
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