C'est dans son édition d'aujourd'hui que le quotidien local revient sur les rencontres qu'il a provoquées, samedi dernier, avec les représentants des deux groupes d'opposition, pour recueillir leur avis sur l'îlot Foch après la réunion publique de lancement de la concertation obligatoire sur ce projet, tenue le 27 juin.
Si tous les dessins mis en exergue semblent orientés au Sud, le journal "ne perd pas le Nord" en donnant la parole aux oppositions. Lesquelles ont été, comme on sait, peu associées par la municipalité à la réflexion sur cet aménagement.
Nous avons lu l'article et le trouvons plutôt fidèle à nos propos : non
pas que le journaliste ait repris "in extenso" ce nous lui avons dit, ni
qu'il n'ait pas choisi librement de retenir, parmi les confidences, celles qui lui semblaient les plus intéressantes, mais enfin : nous n'avons pas l'impression que notre pensée ait été trahie... Et espérons que cette publication fera naître les débats citoyens nécessaires.
Le billet qui suit est rédigé pour élucider quelques "non dits".
1
PAS DE CONSENSUS ET UNE CONCERTATION BIDON
A propos du parvis et du bâtiment, le journal mentionne la volonté de "la mairie" de faire "une grande place piétonne" et "un immeuble art-déco remplaçant la friche Lamerain".
Nous remarquons d'emblée la diplomatie de notre gazetier préféré, qui ne signale pas que la place en question ne sera pas totalement piétonisée (car "le petit accès spécifique" évoqué dans le même article, sous les images d'illustration, c'est tout simplement une route ou voie de desserte de la zone portuaire) ni que la friche est beaucoup plus vaste que l'emprise au sol de l'ancien garage Renault (Lamerain). Quant au projet immobilier, il s'inspire des années Trente mais, dans les faits, ne rend hommage à l'art déco que pour mieux en déconstruire certains des codes.
Nous avons bel et bien concédé que "la présentation était réussie" mais souligné - comme Sud Ouest l'a bien compris - que, pour nous, le projet ne faisait pas l'unanimité, contrairement à ce que la propagande municipale s'efforce de faire croire depuis longtemps : en effet, l'image de la ville va subir un changement radical, sinon une altération, qui ne fait pas consensus ; pour certains Luziens, "le centre-ville va perdre son identité".
Le journal a raison de revenir sur notre appréciation de la qualité de la consultation du public. Pour nous, "la méthode de concertation a été scandaleuse" au sens où des invariants (et non "tout") avaient été décidés en amont et se sont imposés pour la plupart (pas "le projet d'hôtel sur la place Foch", heureusement).
2
DES PRIORITES CONTESTABLES
A propos de la destination des bâtiments : il s'agit de "consacrer deux tiers de la surface pour l'activité commerciale", de faire 70 chambres, 10 logements locatifs sociaux et 11 appartements privés de standing. Mais aussi de prévoir "le maintien de Renauld en rez-de-chaussée".
Là encore, Sud Ouest est relativement pudique en ne précisant pas si les logements sociaux seront "dans les combles" ni que les appartements de luxe en Attique (ouverts sur une terrasse aérienne de belle dimension) seront commercialisés à des tarifs non précisés ! Il ne reprend pas ce qu'il sait bien et que nous lui avons du reste redit : à l'évidence, il ne pourra être question de pérenniser un espace similaire à celui de la buvette "éphémère" actuelle : beaucoup trop grande en regard des contraintes du site. Au mieux, il s'agira de s'inspirer du succès de cet établissement saisonnier pour créer, si l'Etat fait preuve de mansuétude, une structure plus petite et modulable, partiellement ouverte à l'année.
Nous n'avions pas à juger la pertinence d'un projet privé mais avons observé malgré tout que faire 91 logements et en réserver 70 au tourisme et 11 au résidentiel de luxe, ce n'était pas faire du logement des autochtones ni de la mixité sociale une priorité. Il est en réalité question de faire au centre de notre ville de "l'hébergement décalé", c'est à dire, en clair, une auberge de jeunesse de standing avec des prix pouvant monter à 200 € la chambre. Nous ne partageons donc pas l'enthousiasme général devant la perspective de lits à 30 € (gare, en effet, au produit
d'appel ; ces lits à prix cassés risquent d'être peu nombreux et la plupart des chambres rester inaccessibles au commun des salariés et étudiants).
Qu'est devenue par ailleurs l'envie de la municipalité de résorber la crise du logement ?
Pourquoi n'a-telle pas essayé de promouvoir son projet de résidences pour seniors
(une promesse électorale) ?
Seule la seconde de nos questions a été reprise par Sud Ouest, qui reproduit aussi l'écho de nos doutes sur la viabilité économique du complexe hôtelier
(bobo ?) imaginé par les promoteurs, car nous ne sommes pas "à Barcelone ou Paris"
3
DES MOBILITES DURES
A propos des flux de circulation, le journal annonce la création d'un parking public souterrain et du passage piéton entre la gare et la mairie.
L'article ne reprend pas nos doutes sur le sens unique du boulevard Victor-Hugo, que nous souhaiterions réorienter, et il attribue aux seuls élus d'Herri Berri une hostilité au principe de l'aspirateur à voitures en coeur-de-ville que nous partageons à 100% avec nos collègues de même que nous réclamons comme eux des pistes cyclables qui soient en site propre et non le mélange sur les trottoirs des deux roues et piétons (aménagement jugé partout dangereux et que les usagers Bayonnais viennent de dénoncer en manifestant sur le pont Saint-Esprit).
Nous croyons que la Ville veut ménager la chèvre et le chou : elle communique sur l'implantation imminente de parkings relais aux entrées de ville tout en voulant construire un souterrain sur le port et ce n'est pas cohérent. Une politique exclue l'autre, "on ne peut pas faire les deux comme aujourd'hui" on le prétend. Quant au passage piéton aérien : il serait bienvenu si la circulation diminuait d'intensité : "la gratuité partielle de l'A 63" s'impose donc à nos yeux et nous attendons que la Communauté d'Agglomération, qui avait annoncé des décisions pour cet été,
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DES MOBILITES DURES
A propos des flux de circulation, le journal annonce la création d'un parking public souterrain et du passage piéton entre la gare et la mairie.
L'article ne reprend pas nos doutes sur le sens unique du boulevard Victor-Hugo, que nous souhaiterions réorienter, et il attribue aux seuls élus d'Herri Berri une hostilité au principe de l'aspirateur à voitures en coeur-de-ville que nous partageons à 100% avec nos collègues de même que nous réclamons comme eux des pistes cyclables qui soient en site propre et non le mélange sur les trottoirs des deux roues et piétons (aménagement jugé partout dangereux et que les usagers Bayonnais viennent de dénoncer en manifestant sur le pont Saint-Esprit).
Nous croyons que la Ville veut ménager la chèvre et le chou : elle communique sur l'implantation imminente de parkings relais aux entrées de ville tout en voulant construire un souterrain sur le port et ce n'est pas cohérent. Une politique exclue l'autre, "on ne peut pas faire les deux comme aujourd'hui" on le prétend. Quant au passage piéton aérien : il serait bienvenu si la circulation diminuait d'intensité : "la gratuité partielle de l'A 63" s'impose donc à nos yeux et nous attendons que la Communauté d'Agglomération, qui avait annoncé des décisions pour cet été,
les fasse connaître !
4
DES EXPEDIENTS BUDGETAIRES
A propos du financement, Sud Ouest rappelle que la commune veut vendre l'espace Jaulerry pour une somme comprise entre 2,5 et 2,8 millions d'Euros.
Le journal ne fait aucune remarque sur le montant annoncé de cette vente, alors que M. le Maire a estimé publiquement que les aménagements urbains du secteur coûteraient (justement) entre 2,5 et 2,8 millions €. A croire que la somme demandée aux promoteurs sera ajustée aux investissements à faire en
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DES EXPEDIENTS BUDGETAIRES
A propos du financement, Sud Ouest rappelle que la commune veut vendre l'espace Jaulerry pour une somme comprise entre 2,5 et 2,8 millions d'Euros.
Le journal ne fait aucune remarque sur le montant annoncé de cette vente, alors que M. le Maire a estimé publiquement que les aménagements urbains du secteur coûteraient (justement) entre 2,5 et 2,8 millions €. A croire que la somme demandée aux promoteurs sera ajustée aux investissements à faire en
matière de voirie !
Herri Berri donne son "accord" mais, pour notre part, nous récusons par principe cette aliénation du domaine public, et même l'idée d'une construction en zone inondable sur un terrain précédemment nu. Un square aurait été préférable, croyons-nous, pour faire respirer la ville
Herri Berri donne son "accord" mais, pour notre part, nous récusons par principe cette aliénation du domaine public, et même l'idée d'une construction en zone inondable sur un terrain précédemment nu. Un square aurait été préférable, croyons-nous, pour faire respirer la ville
(rappelons que la rénovation du centre
n'amènera pas la création d'espaces verts supplémentaires) !
n'amènera pas la création d'espaces verts supplémentaires) !
Si la bonne gestion des comptes municipaux était réelle on financerait les projets communaux sans recourir systématiquement à ce type d'expédient. "Ce n'est pas le cas, malheureusement".
En résumé, Sud Ouest a certes choisi ses éclairages mais donné une large information sur les positions des uns et des autres....
Aux lectrices et lecteurs de se faire leur idée.
Revenons-en au regard des élus socialistes sur le renouvellement urbain programmé :
Des critiques ?
Nous en formulons, et même des oppositions.
Non à l'extension du bâti sur Jaulerry et non au parking public, non à un projet qui n'est pas équilibré car beaucoup trop minéral et dont l'intégration architecturale demande à être vérifiée (style, hauteur, etc.).
Des doutes ?
Ils concernent tant la mixité supposée de la clientèle des hébergements décalés que la viabilité économique du projet de galerie marchande et de lieu récréatif (mais c'est à l'entrepreneur d'assumer ces risques).
Des compliments ?
Non. Sinon que les insertions sont bien faites et que l'esplanade Foch (à laquelle, vue sa surface modeste, on ne donne plus aujourd'hui que le nom de "nouvelle place") est bien présentée sur les brochures de promotion.
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Aux lectrices et lecteurs de se faire leur idée.
Revenons-en au regard des élus socialistes sur le renouvellement urbain programmé :
Des critiques ?
Nous en formulons, et même des oppositions.
Non à l'extension du bâti sur Jaulerry et non au parking public, non à un projet qui n'est pas équilibré car beaucoup trop minéral et dont l'intégration architecturale demande à être vérifiée (style, hauteur, etc.).
Des doutes ?
Ils concernent tant la mixité supposée de la clientèle des hébergements décalés que la viabilité économique du projet de galerie marchande et de lieu récréatif (mais c'est à l'entrepreneur d'assumer ces risques).
Des compliments ?
Non. Sinon que les insertions sont bien faites et que l'esplanade Foch (à laquelle, vue sa surface modeste, on ne donne plus aujourd'hui que le nom de "nouvelle place") est bien présentée sur les brochures de promotion.
Encore heureux.
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