BILLET DU 3 MARS 2018
Les élus socialistes ont voté le compte administratif 2017 présenté au Conseil Municipal du Vendredi 2 mars 2018. Il s'agissait de facto de valider le résultat du dernier exercice budgétaire mis en oeuvre sous la férule de Peyuco Duhart.
Jusqu'ici, la Gauche Luzienne s'était toujours montrée particulièrement tatillonne dans la vérification de l'équilibre des comptes municipaux, dénonçant quand il le fallait une capacité de désendettement trop faible (encore supérieure à dix ans au début du mandat) et n'acceptant pas de voter aveuglément le compte administratif quand sa présentation paraissait approximative ou n'était pas assortie d'explications convaincantes (l'an dernier, nous nous interrogions sur la nature des "retraitements" par exemple, et aucun des responsables n'étaient en mesure d'expliquer les contradictions apparentes dans les tableaux transmis au conseil ; l'année précédente, nous doutions ouvertement de l'exactitude du ratio affiché).
Les comptes présentés aux élus locaux ne comportaient pas, ce vendredi, de contradiction évidente et les résultats du compte administratif constituaient par ailleurs une "bonne surprise" compte tenu de la réduction des dotations. Nous n'avions donc pas de raison de ne pas voter les comptes ni la réaffectation des résultats.
LA PHOTOGRAPHIE EST BONNE
Texte lu au conseil municipal :
Nous prenons acte notamment de la maîtrise des dépenses et de la réduction de la capacité de désendettement –
sujet sur lequel nous avions eu l’occasion de vous faire part de nos
préoccupations lors des deux derniers exercices - à six années.
La situation a donc été redressée (en profitant notablement, cette année, de quelques effets d'aubaine) par rapport aux hauts
niveaux de dette atteints dans les années 2010-2013.
Les moyens pour cela ont été l’augmentation de la pression
fiscale, notamment la surtaxe des résidences secondaires, tandis que la Ville n’a pas renoncé à investir. Nous
approuvons pour notre part en principe ces orientations (même si, comme vous le
savez déjà, nous aurions aimé que toutes les recettes de la surtaxe puissent être
affectées au logement social, et ne trouvons pas pertinent de suivre la
tendance générale en France de l’extension des stationnements payants).
La comparaison de l’endettement par habitant avec les
communes de la strate équivalente, qui a fait l’objet de polémiques récentes
entre le maire de Bordeaux et celui d’une certaine commune du massif central,
nous est certes moins favorables que la comparaison entre les taux d’imposition
Luziens et ceux des collectivités locales voisines, mais, pour autant, "la photographie" de la situation budgétaire nous paraît convenable.
Nous nous permettrons seulement de faire observer que le
résultat définitif est modeste (autour d’un million d’euros) eu égard aux ambitions de la Ville. C’est
pourquoi nous reviendrons au moment du débat sur les orientations budgétaires
sur notre proposition (déjà ancienne) d’un établissement plus clair des priorités en matière d’investissements.
A nos yeux, la faisabilité de certains projets, auxquels nous tenons par
ailleurs, doit être confirmée, mais d'autres opérations peuvent être reportées voire ajournées. Nous sommes en effet franchement opposés à la réalisation de certains aménagements programmés.
AUBAINE
La prétention de l'Exécutif à déstocker sa dette a longtemps nourri notre scepticisme. Nous constatons que, sur ce plan, M. Duhart sera finalement parvenu à atteindre son objectif.
L'équilibre observé en 2017 doit pourtant beaucoup à une explosion tout à fait extraordinaire des droits de mutation, lesquels ont rapporté en 2017 : 800 000 € de plus qu'en 2016. Ce "billet de loterie" gagnant, que personne n'attendait, a eu un impact salvateur !
L'équilibre observé en 2017 doit pourtant beaucoup à une explosion tout à fait extraordinaire des droits de mutation, lesquels ont rapporté en 2017 : 800 000 € de plus qu'en 2016. Ce "billet de loterie" gagnant, que personne n'attendait, a eu un impact salvateur !
PRUDENCE
Le niveau du fonds de roulement est extrêmement faible, proche du minimum requis (il faut pour la Ville disposer d'un million d'euros en fin d'exercice pour engager les dépenses de l'exercice suivant sans devoir attendre le vote du budget) et la part des dépenses de personnel atteint un niveau alarmant, alors même que les employés subissent une modération salariale rigoureuse....
Dans ces conditions, aucun laxisme n'est possible et nous avons fait valoir lors du débat d'orientation budgétaire qu'il ne s'agissait pas d'être "vertueux" (comme se flattait de l'être M. le Maire) mais de tenir compte du contexte (catastrophique) de désengagement de l'Etat ! La commune ne peut guère espérer qu'une réduction de ses moyens (qu'elle croit pouvoir chiffrer - l'estimation des services portant le manque à gagner à 54 000 € environ) et M Irigoyen se prépare à lancer une fois encore un lourd emprunt d'équilibre (plus de trois millions) attestant la précarité de la situation. Nous ne sommes donc pas du tout certain que la politique de dépenses annoncée soit très crédible.
Il ne faudrait pas en effet que l'assainissement apparent de la situation financière se révèle une illusion, avec la multiplication des investissements tous azimuts dans les mois qui viennent.
Il ne faudrait pas en effet que l'assainissement apparent de la situation financière se révèle une illusion, avec la multiplication des investissements tous azimuts dans les mois qui viennent.
En conclusion, nous nous devons en tant qu'Opposition de conserver quelques doutes sur les capacités de gestionnaire "vertueux", voire visionnaire, dont s'est paré M. le Maire lors du débat d'orientation, dans une séquence qu'il a lui même qualifié "de moment d'auto-satisfaction". Dans un récent audit, la chambre régionale des comptes a pu constater en effet la propension des élus Luziens à trop emprunter (en tout cas plus que ce n'était techniquement nécessaire) et a relevé une augmentation de 30% des taxes entre 2013 et 2015 (quand M. le Maire évoque systématiquement les chiffres, plus modérés, de l'évolution postérieure à 2015) ; elle a aussi, rappelons-le, conseillé à mots couverts à la municipalité Luzienne, qui fût souvent dépensière, de pratiquer une politique d'investissement prudente.
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