Nous n'avons pas voté le budget 2016.
Une politique ne valant, "en définitive, que par ses moyens", et le projet que l'Exécutif municipal prétend mettre en oeuvre ne nous semblant pas pleinement financé, nous avons voulu marquer par là nos doutes quant au sérieux de ce budget prévisionnel, relevant par ailleurs les très importants "restes à réaliser" à l'issue de l'année 2015. Nombre de travaux et d'investissements prévus dans le budget prévisionnel 2015 n'ont pas, en effet, été réalisés pour de bon dans l'année, et nous craignons qu'il en soit de même en 2016.
De notre point de vue, la Ville a "les yeux plus gros que le ventre" : M Duhart disperse les moyens en prétendant appliquer tout son programme électoral, rebaptisé "Projet", mais il devrait hiérarchiser ses objectifs et faire preuve de plus de réalisme, se montrer rigoureux au lieu de multipler
les effets d'annonce !
Aux cours des échanges, M le Maire a bien voulu faire mine d'entendre partiellement notre demande de transparence (en nous donnant, enfin ! le montant du fonds de roulement dont disposerait selon lui la Ville) mais, quand nous lui démontrons que la Capacité de Désendettement de la Commune est de 10,4 années, il nous oppose un autre indicateur (la "durée moyenne d'extinction de la dette" si nous avons bien entendu ?) sans préciser comment on le calcule ni en quoi il est significatif !
Pour nous, c'est clair : CAPITAL RESTANT DU / CAF brute = Capacité de désendettement.
La CAF étant la capacité d'autofinancement.
En l'occurrence 17 686 935 / 1 702 416 = 10,39 années de remboursement pour que la Ville se désengage en totalité de sa dette.
S'il y a erreur - errare humanum est ! que l'on nous explique en quoi que ces chiffres sont faux ! Mais à moins de réformer la science mathématique....
La capacité d'autofinancement de la Ville est donc faible, sa capacité de désendettement très médiocre. Le quotidien Sud-Ouest publiait justement, dans son numéro du jour, un article qui, à propos de la gestion des Régions, parlait de "signal rouge" à partir de 8 années de capacité de désendettement, le seul critère imparable en la matière : nous sommes bien au delà de cette limite à Saint-Jean-de-Luz !
Les élus de Gauche se sont montrés conciliants, en n'insistant pas outre mesure sur le caractère irréaliste des prévisions en matière de dépenses de personnels (elles resteraient identiques au centime près, alors que M. le Maire embauche !? ce n'est pas crédible) et en reconnaissant volontiers que la réduction de la dotation impactait négativement le budget (encore que les recettes de la Ville n'aient globalement baissé que de 0,5% grâce à l'augmentation des taxes sur les logements).
Mais nous maintenons que la dette Luzienne est beaucoup trop lourde (elle a d'ailleurs cessé de baisser, après des années d'efforts, indispensables suite à l'alerte de 2008 : 14 ans de capacité de désendettement constatée, à l'époque, par la Cour Régionale des Comptes !).
Nous pensons qu'une priorisation des objectifs serait souhaitable pour présenter un bugdet ayant des chances d'être complétement exécuté et nous inquiétons du recours à un nouvel emprunt (dit d'équilibre) d'un montant particuliérement élevé en 2016 : 979 641 €, plus du double par rapport à l'emprunt d'équilibre de l'an dernier ! On comprend d'autant plus mal la contraction de cette dette supplémentaire que M. le Maire soutient que la Ville dispose d'un fonds de roulement de 3,6 Millions. Nanti d'une telle Trésorerie, pourquoi emprunterait-il ?
M le Maire nous a déclaré que le budget prévisionnel lui paraissait (sic) "sincère"... nous n'avions pas dit le contraire ! Mais nous vérifierons dans l'avenir que les reports de travaux et de dépenses ne sont pas organisés systématiquement d'une année sur l'autre. Dès lors que nous soupçonnerions une insincérité délibérée - ce n'était pas le cas hier - nous le dirions haut et clair, quitte à ce que ceux qui nous qualifient à la légère de "Bisounours" quand nous reconnaissons la qualité du travail accompli par le premier magistrat dans d'autres domaines, nous désignent demain comme des "Gremlins" !
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LE SIGNAL EST AU ROUGE : LES PREUVES
M le Maire se plaît à comparer les taux d'imposition de Saint-Jean-de-Luz à ceux de villes voisines. Mais pourquoi ne pas comparer aussi la capacité de désendettement Luzienne à celle des villes limitrophes ? En 2014, elle était de 1,9 ans à Urrugne et de 5,9 ans à Ciboure ! Quant à la dette par habitant ! Elle est aujourd'hui supérieure à 1200 € par tête à Saint-Jean-de-Luz (contre, à titre d'exemple, 235 € en 2014 à Urrugne - la moyenne nationale était alors de 955 € pour les villes de 10 000 à 20 000 habitants).
Tout un chacun peut vérifier que l'en-cours total de la dette Luzienne a doublé,
passant de 10 à 20 Millions d'euros, entre 2000 et 2013....
La situation ne s'est que peu améliorée depuis lors.
SUD-OUEST, JUGE DE PAIX ? Le Journal local a tranché. Pour lui, la CAF est de 10,3 et M. le Maire s'est donc trompé. Mais qui avait raison ?
La situation ne s'est que peu améliorée depuis lors.
SUD-OUEST, JUGE DE PAIX ? Le Journal local a tranché. Pour lui, la CAF est de 10,3 et M. le Maire s'est donc trompé. Mais qui avait raison ?
On trouvera sur la toile de nombreux chiffres, voire des rapports officiels, éloquents, portant sur les années antérieures à 2015 et notamment : sur le site du journaldunet.com.
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+ Une information de plus +
+ Une information de plus +
posté le 4 juin 2016.
On cherchera en vain dans "L'essentiel du budget 2016" (pages 12 et 13 de magazine "Berriak") la moindre allusion à la dette communale. Ne figurent que les recettes et les investissements annoncés. Etonnant, puisque la dette, d'après M le Maire, "est maîtrisée" et qu'il affirme même dans son éditorial et page 11 qu'elle "baisse" ... On peut en douter. Le bulletin de propagande (pardon, d'information) municipale ne cite aucun des chiffres qui permettrait aux Luziens en effet de s'en assurer ! Pourquoi ne pas publier cette bonne nouvelle avec plus d'éclat, produire de beaux tableaux évocateurs de cette bonne gestion ? Poser la question, c'est malheureusement y répondre.
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