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lundi 27 décembre 2021

PAS DE TRÊVE DES CONFISEURS MAIS BON RÉVEILLON MALGRÉ TOUT




La Pandémie et les affres d'une campagne présidentielle toujours très xénophobe et sécuritaire ne suffisent pas, il faut encore que l'actualité politique locale vienne alourdir le climat des derniers jours de l'année 2021 !

On a d'abord appris l'abandon par les promoteurs privés luziens de leur projet de parking en grande profondeur sous l'îlot Lamerain/Fraysse - voir à ce propos notre article en date du 19 décembre qui relevait par ailleurs comment nos élus locaux avaient répondu "NON ! à la LGV" (presque tous) voire "D'accord" (majoritairement) ou même : "rien du tout" (car ayant du quitter inopportunément l'hémicycle) - ajustant leur posture en fonction du niveau géographique de la prise de décision  et bredouillant par là (tous horizons politiques confondus ?) plutôt qu'articulant une réponse claire au nom du Peuple.

Puis est tombée l'annonce d'un cadeau de 600 000 euros versé à VINCI par notre commune pour convaincre l'opérateur d'entamer les travaux du parking public Foch au plus vite (sans prendre la peine de purger les recours  et malgré les libertés prises par le projet de rénovation dans son ensemble avec le projet de PPRI - toujours maintenu dans les limbes par l'Administration) ; sans préciser non plus dans quelle mesure la réduction capacitaire du parking privé aurait ou non des effets sur la jauge du projet public, contigu et partageant la même rampe d'accès.

Enfin est venue la confirmation que la démocratie participative était une notion tout à fait étrangère à nos responsables locaux, incapables de consulter efficacement les habitants même pour traiter la question du plan de circulation d'un quartier.

Cerise sur le gâteau : l'opposition centriste, après nous avoir déçus en acceptant (pas seule, il est vrai) la vente de l'espace Jaulerry, s'est opposée à la surtaxe à 60% des résidences secondaires. Une mise à jour du billet expliquant sa position nous oblige à la commenter... négativement ! Puisque certains veulent nous croire définitivement ralliés au mouvement de Manuel de Lara voire participant à la définition de sa ligne. Une conviction évidemment fausse, notre compagnonnage n'ayant duré que le temps d'une campagne autour d'un projet participatif local  porté par "les gens" et dans le respect mutuel de valeurs parfois divergentes. Une méfiance de principe à l'égard d'une politique de réparation des injustices par une fiscalité ciblée n'est pas dans l'ADN des socialistes et nous ne sommes, en conséquence, pas d'accord avec la prise de position du Centre Luzien sur les 60% ; mais nous avions trouvé en 2020 dans le candidat de Lara un citoyen qui promettait d'arrêter le projet Foch en cas de victoire et d'agir en urgence pour la qualité des eaux de baignade, en suspendant notamment l'extension en surface des zones urbaines (OAP) : nous ne regrettons pas d'avoir proposé par là une alternative crédible à ce qui était, pour nous, la mauvaise politique des sortants (mais le Peuple les a reconduits, et il est souverain).

 

Bonnes Fêtes quand même et rendez-vous (en dépit de nos désaccords ponctuels) avec toutes les personnes de bonne volonté pour faire une ville plus sociale et écologique, si possible dès 2022.


dimanche 19 décembre 2021

NOTRE TRAIN-TRAIN QUOTIDEN

Micromegas et son compagnon de voyage s'en seraient forcément ébaudis : les élus de la CAPB viennent en effet (le 18 décembre) de voter contre le principe d'une ligne LGV en Pays Basque, quand le département des Pyrénées Atlantiques avait décidé l'inverse deux jours plus tôt la majorité ayant voté pour et accepté de financer une partie des travaux : il s'agit pourtant d'élus du même (petit) territoire, dans lequel il n'est d'ailleurs pas (ou plus) prévu, finalement, de faire aucune gare TGV nouvelle, mais bien de permettre la desserte du territoire au delà de Dax (vers Hendaye ou Pau)... grâce à l'amélioration des lignes existantes.




Tout est sans doute question d'échelle : si les deux "grands" états européens concernés (la France et l'Espagne) sont bien entendu d'accord pour augmenter la vitesse des trains reliant leurs capitales et si les métropoles régionales et eurocités "de taille moyenne" (Bordeaux notamment, mais encore Toulouse, qui ne verrait pas d'un mauvais oeil "son" projet de LGV, récemment validé par le gouvernement, devenir prioritaire) mesurent tout l'intérêt de rétrécir les temps de parcours les séparant, les plus petites agglomérations (Bayonne et la conurbation littorale, donc, mais aussi Dax) et les départements ruraux sont très réticents à payer les chantiers comme à supporter les conséquences (paysagères, écologiques, foncières) du projet d'infrastructure.

Un tracé davantage rétro-littoral aurait-il, en l'occurrence, été mieux accepté ? La ligne sera-t-elle totalement enterrée dans son itinéraire labourdin pour diminuer son impact environnemental ? Pourra-t-on réellement basculer le frêt sur l'ancienne ligne grâce à la LGV et en finir ainsi avec le mur de camions qui sature régulièrement l'axe A63-N10 comme la Région le souhaite ? Entendre des réponses à ces questions et quelques autres auraient, pour nous, été intéressant.

Au lieu de cela, on ne peut que s'amuser des postures absolument opposées des élus des deux versants basques (ou les déplorer) : au Nord, on s'oppose à un chemin de fer à grande vitesse suspecté d'encourager encore davantage la spéculation (en mettant Paris et Bordeaux encore moins "à distance") ou bien on l'accepte du bout des lèvres mais à condition que les autres collectivités fassent de même (c'est la position du 64, plus roublarde que sincère) mais au Sud on veut faire communiquer rapidement, par le "Y basque", les trois capitales d'Euskadi (Bilbao, Saint-Sébastien et Vitoria-Gasteiz) et l'on approuve le franchissement de la frontière à Béhobie.

Quoique guidés par l'intérêt général (mais la définition de ce dernier est parfois délicate, surtout quand les investissements sont colossaux et qu'aucun consensus ne se dégage quant au bénéfice attendu) la Région, le Département et l'Agglomération n'ont pas su se mettre d'accord, non plus qu'aucune  coopération transfrontalière ne s'est concrétisée pour gérer le dossier au mieux. Le débat n'a pas davantage uni les gauches, qui, tout au contraire, ont défendu des postures très différentes. Les citoyens s'en étonneront sans doute, car la question n'est pas posée aux élus depuis quelques mois, mais est bel et bien étudiée par eux depuis des années, et a, semble-t-il, été tranchée lors du dernier scrutin régional par la large victoire d'Alain Rousset.  

L'ours luzien pourra en tout cas faire le gros dos et considérer que l'affaire le concerne assez peu puisque, de toute manière, les trains de Paris continueront d'arriver à la gare de Saint-Jean-de-Luz/Ciboure, LGV ou non, peut-être un chouia plus rapides mais guère plus nombreux, sans que la nouvelle voie n'empiète sur la commune. Une ville décidément épargnée par tous les fléaux : la Nivelle n'ayant pas, au contraire de la Nive, l'Adour et la Bidassoa, débordé en son estuaire, le ministre Darmanin, venu constater l'état de catastrophe naturelle au pays Basque, n'aura pu apercevoir le site luzien, imprudemment localisé en zone inondable et sur terrain nu, où la mairie et des promoteurs veulent creuser des parkings et construire de grands immeubles.

Tout un programme, que l'un des opérateurs vient de décrire dans SUD OUEST (édition du 17 décembre) y présentant son édifice comme un endroit où "vivre heureux" ("Bizipoz" est en effet le nom du programme immobilier) sans confirmer par conséquent (si on interprète littéralement le slogan qu'il a choisi) que la destination d'hôtel assignée dans un premier temps au bâtiment serait forcément maintenue dans le long terme.  Le promoteur  annonce en revanche un "Garage nouvelle génération" sonorisé et ouvert toute l'année mais aussi (sans en préciser les raisons) une réduction du nombre de places de parking souterrain de 189 à 70 : ce qui signifie un silo beaucoup moins profond que prévu, ce dont nous avions eu venet qui avait été porté à l'attention de nos lecteurs dès le 12/12. Nous notions qu'une révision comparable (à la baisse) de la capacité du parking public achèverait d'en faire une très mauvaise affaire pour les finances locales, mais nous étonnions par ailleurs des rumeurs laissant entendre que la pollution du sous-sol ou la géologie des lieux pourraient être à l'origine de ce renoncement à forer en profondeur.


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dimanche 12 décembre 2021

PLUIE D'ARGENT N'EST PAS MORTELLE

CHRONIQUE DE DÉCEMBRE publiée le 12/12/21


UN MAIRE TRÈS ENGAGÉ

Alors que les précipitations intenses de ces derniers jours ont débouché sur des crues très spectaculaires et l'inondation de nombreux secteurs, urbanisés ou non, dans tout le Pays Basque - que l'on sait exposé à de tels risques en raison de son climat, du relief et de constructions proliférantes - M. le Maire de Saint-Jean-de-Luz persiste et signe. Il a, en effet, fait voter par son conseil municipal, le  10 décembre, un (très) gros chèque de 600 000 € au bénéfice de VINCI, ceci dans l'intention de faire commencer les travaux de creusement du parking public Foch dès le premier trimestre 2022, alors même que tous les recours administratifs (et éventuellement judiciaires) ne sont pas purgés et que, si la Nivelle n'a pas encore, en cet hiver pluvieux,  imité la Nive ou les gaves réunis pour déborder de son lit (et noyer l'emprise du futur chantier) c'est avant tout à la chance que J-F Irigoyen le doit. Le journal SUD OUEST évoque à propos de cette pluie d'argent public un "acompte au concessionnaire du futur parking" puis une subvention prévue "dans le contrat de construction" (nous laissant penser que le bâtisseur et le futur exploitant seraient  une même entité alors qu'on avait cru comprendre l'inverse ?). Le quotidien rapporte par ailleurs, dans son édition digitale datée de samedi, l'argument massue de l'élu LR pour justifier son empressement à verser ces subsides : il s'agit, de son point de vue, de tenir "nos engagements" (sic). On se souvient que VINCI s'était dit prêt à entamer les travaux avant que les recours n'aient été purgés, si la municipalité le lui demandait : VINCI voulait apparemment dire par là, qu'il le ferait volontiers "s'il était payé". D'où cet acompte de la subvention d'équipement que la Ville s'est crue obliger de voter "en urgence", au risque de tout perdre si le projet n'aboutissait pas. 



DES RISQUES BIEN RÉELS MALGRÉ LA RÉTENTION DU PLAN DE PRÉVENTION 

Comme les oppositions élues (centristes et abertzale, qui ont unanimement rejeté la décision budgétaire modificative) l'ont souligné, un risque financier réel est donc bien assumé aujourd'hui, très délibérément, par nos édiles, en vertu d'engagements qu'ils ont visiblement contracté auprès d'intérêts privés et non sur la base d'une promesse faite à leurs concitoyen(ne)s.  Car on comprend bien que, si l'exécutif Luzien a hâte d'imposer dans ce dossier une politique du fait accompli, c'est pour être en mesure d'offrir la rampe d'accès publique dont le projet de stationnement souterrain privé sous l'îlot Lamerain a besoin [car il s'agit bien d'un souterrain, quoique moins profond que prévu, pour vendre le projet de transformation de l'actuel "garage" de Truck Foods saisonnier  en un lieu de convivialité permanent - précision ajoutée le 27/12]. Une condition requise absolument pour valider la vente de la place Jaulerry aux promoteurs (une vente que les opposants siégeant au conseil municipal n'ont malheureusement pas jugé bon de censurer alors que, pour les Socialistes, comme nous l'avons déjà écrit ici : il est mal venu de vouloir bâtir en terrain nu dans une zone inondable et très étrange, par ailleurs, que le complexe hôtelier et résidentiel de standing envisagé dans le quartier se construisent sur une surface provenant à  40% de terrains publics, y compris une bande prélevée sur le boulevard Victor-Hugo, vendus tout exprès aux entrepreneurs). La sécurité juridique de ce vaste projet de rénovation ne nous étant jamais apparue comme inébranlable, nous ne pouvons qu'approuver, sur ce plan, les arguments énoncés par les représentants du Centre et d'Herri Berri, et redire que le projet de parking public Foch est incompatible avec les exigences du développement durable, comme il est dangereux pour ses usagers, dans le contexte de changement climatique observé globalement. La légèreté de notre municipalité en la matière, comme la position de l'État, qui n'a pas publié définitivement son PPRI réactualisé, mettant ainsi très opportunément entre parenthèses la nécessité de protéger les populations des risques naturels avérés, continuent de beaucoup nous étonner : mais la @Gauche Luzienne s'est déjà largement exprimée sur ce sujet, jusqu'à s'interroger publiquement sur les responsabilités des uns et des autres.

UN URBANISME PÉRIMÉ

Si la résistance au projet de rénovation s'est cristallisée ces derniers mois sur le projet de parking municipal, il nous faut redire que c'est l'ensemble du plan de réaménagement urbain qui pose problème aux yeux des Socialistes, ce que leurs conseillers municipaux ont maintes fois exprimé au cours de la mandature précédente. Que des investisseurs privés aient envie de faire un hôtel de standing (un de plus) en plein centre-ville les regarde sans doute, mais que la municipalité s'enthousiasme pour leur affaire au point de communiquer à tout vent sur la formule "d'hébergement décalé" promue par eux (qui parlent d'auberge de jeunesse tout en déclarant vouloir s'inspirer de la chaîne "Mama Shelter") n'est pas justifié. Non plus que la décision de la commune de vendre la placette contigüe aux terrains Lamerain-Fraysse pour offrir plus d'espace à l'appétit des promoteurs ; décision que nous jugeons malencontreuse, autant que celle d'accepter le rétrécissement du boulevard (surtout quand sa piétonnisation est faite au motif d'ouvrir plus largement la vue sur le port et Ciboure !).  Sans parler de notre jugement très négatif sur le sarcophage de béton toujours prévu pour couvrir le stationnement (une dalle d'Argenteuil, écrivions-nous dès l'origine) la hauteur et les masses des édifices prévus, la complexité du plan de circulation projeté, le non sens d'un drainage des flux motorisés vers un tel site, la réduction des dimensions du rond-point de la gare (pourtant déjà accidentogène en l'état) un cheminement piéton "en surface" interrompant la circulation des véhicules et un verdissement très "cosmétique"  : tous défauts révélateurs de conceptions datées, voire obsolètes.


UNE RÉVISION DÉCHIRANTE ?  

On s'apprête, en résumé, à faire un parc automobile souterrain municipal dans un lieu inapproprié, cela pour permettre à des propriétaires privés de disposer d'une rampe vers leur propre abri : le pire étant que, loin de faire creuser sept enfers sous la surface comme il en avait l'intention initiale, tout porte à croire que M. le Maire, qui en a déjà rabattu  singulièrement (ce serait seulement cinq, d'après ses dernières déclarations publiques) devra peut-être se contenter d'un beaucoup plus modeste forage. Car il sera probablement difficile d'aller très profond, vu la nature du sous-sol, comme l'atteste la comparaison avec le tunnel sous la Manche que la Ville ne craint pas de ressasser. Or, un parking public à N-1 ou N-2 ferait vraisemblablement de l'infrastructure un aménagement non rentable - et alourdirait le boulet financier que traîneront de toute façon les générations futures de contribuables locaux. L'on entend pourtant dire que, côté privé, le parking sous l'ancien atelier Renault pourrait n'être logé, par précaution, que dans un seul sous-sol ! voire en rez-de-chaussée (ce qui impliquerait la disparition du lieu convivial, dont le maintien est "habilement" associé par la propagande édilitaire  à l'acceptation de la rénovation).  Mais il se murmure encore que la dépollution des terrains jadis occupés par un garage et une station essence n'aurait peut-être pas été menée jusqu'au bout, contrairement, là encore, aux assertions de la commune. Bref, on aimerait que la municipalité, si elle devait revoir ses plans à la baisse, l'annonce ouvertement et par avance aux Luzien(ne)s, ou, sinon, que soient démenties fortement certaines informations répandues dans le public (avec, si possible, quelques arguments plus sérieux que ceux avancés dans le passé : on se souvient notamment que M. le Maire présentait son parking comme étant situé "hors aléa" - alors que la zone est partiellement mais véritablement exposée au risque d'inondation : une  situation qu'il a bien été obligé de finir par reconnaître, mais après l'avoir impunément niée pendant des années).

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