BILLET DU 19 AVRIL 2019
CINQ AGENTS MUNICIPAUX SANCTIONNES
TEMPÊTES
Si le temps est généralement clément, la Côte Basque, c'est bien connu, est sujette au Printemps à quelques coups de "brouillarta" ou du moins à des averses bien froides.
Et l'on apprend parfois, en tendant ici ou là l'oreille, comme en lisant la presse locale, combien l'ambiance en société peut également y devenir subitement orageuse, bien que tout semble concourir à donner l'impression que l'été est déjà presque là à Saint-Jean-de-Luz (y compris l'affluence touristique, les fêtes de Pâques et l'impatience des "afficionados" pressés de connaître la nature de la formule destinée à remplacer "Chez Renauld").
Mais voilà : après avoir eu connaissance de chamailleries autour du rouge (trop peu "Basque" aux yeux de beaucoup) de la nouvelle bâche du kiosque implanté sur la place Louis XIV nous constatons ce soir que nos pêcheurs ont eu "un coup de sang" mais encore qu'une autre affaire grave refait parler d'elle.
L'édition électronique de Sud Ouest annonce en effet ce 19 avril la révocation de deux des cinq agents de la Médiathèque mis en cause dans une affaire de harcèlement moral supposé révélée à la fin de l'année dernière.
La justice passe, dira-t-on. Et, du reste : nous ne commenterons pas ici l'affaire sur le fond ! Ni ne discuterons des sanctions. Mais la teneur des commentaires journalistiques nous interpelle ; le média local dominant précise en effet que l'ensemble des agents concernés par la procédure disciplinaire font l'objet de sanctions prises par M. le Maire, lesquelles sanctions sont très loin d'être toute symboliques, s'agissant même des trois fonctionnaires "suspendus" provisoirement plutôt que licenciés .
Sud Ouest semble suggérer par là que les cinq personnes incriminées ont bel et bien failli - et que c'est en tout cas la position de la Ville - mais relève par ailleurs des contradictions qui existeraient, selon lui, non seulement entre les décisions actées par deux conseils de discipline successifs (et de "composition différente") mais aussi parmi les membres du dernier conseil ayant statué.
SCEPTICISME
La posture du journal local nous semble donc étonnante, qui revient sur la dénonciation par l'avocate des cinq fonctionnaires incriminés de ce qui lui était apparu comme "un dossier à charge" et insiste dans son titre sur la "lourdeur" des sanctions... mais surtout sur le fait que deux avis sur trois n'étaient pas favorables aux punitions infligées aux mis en cause lors du plus récent conseil de discipline (qui rejugeait tous les agents, ou seulement certains d'entre eux ? nous l'ignorons). Le journal semble rien moins que satisfait du déroulement de la procédure (à propos de laquelle il paraît très bien informé) et cela nous met en alerte.
Nous attendons en conséquence que la municipalité veuille bien rédiger au plus vite un communiqué pour éclaircir la situation, établir qu'elle a respecté toutes les règles d'impartialité et montrer ainsi que sa position ne peut donner prise à aucune polémique. Ce qui est bien le minimum !
COMMENTAIRES AJOUTES LE 20 AVRIL
Ce qu'en dit le Maire
M. le Maire de Saint-Jean-de-Luz clarifie sa position dans l'édition "papier" de Sud Ouest ce samedi. Non qu'il ait décidé de publier une note ou pris l'initiative d'une déclaration publique en point d'orgue à cette affaire, mais parce que le journal local s'est enquis de sa réaction "à la communication de Maître Mendiboure" (l'avocate des salariés de la médiathèque accusés de harcèlement moral à l'encontre de leurs collègues) à laquelle J-F Irigoyen reproche explicitement de "médiatiser le dossier". Pour le Maire, très loin d'adopter une posture de neutralité, le conseil de discipline a suivi "les demandes de la Ville" en reconnaissant la faute de trois agents territoriaux.
Cinq sanctions, trois coupables ?
J-F Irigoyen précise que trois des cinq agents défendus par Maître Mendiboure ont été reconnus responsables par le conseil de discipline de faits de harcèlement moral (deux révocations et une suspension de deux ans ont été prononcées à leur encontre). Il ajoute qu'aucune sanction n'a été préconisée par le conseil de discipline pour deux autres agents (entendus apparemment à part des autres mis en cause et avant que le cas de leurs collègues ne soit examiné) mais qu'il a décidé de les suspendre malgré tout pour trois mois afin de "protéger les victimes". Un signalement au Procureur de la République aurait été effectué.
Des mots lourds de sens
La polémique ne semble pas éteinte puisque, nous dit Sud Ouest, un recours en annulation serait envisagé par les personnes sanctionnées, qui jugent leur mise à pied "brutale et humiliante".
Le journal cite notamment, parmi les propos attribués au défenseur des personnels révoqués ou suspendus, une "intention d'éradiquer cinq agents" imputée à M. le Maire ! Il souligne que deux avis (sur cinq) se sont exprimés en opposition aux sanctions voulues par la mairie.
Vingt heures de délibération mais aucun consensus
Nous ne pouvons que regretter que ce problème n'ait pu faire l'objet d'une conciliation préalable et déplorer son impact sur le fonctionnement de la Médiathèque, dont les rangs avaient été étoffés par Peyuco Duhart afin de développer la qualité du service et dans la perspective d'un agrandissement qui n'avait pu se concrétiser rapidement, et ses effets négatifs probables, notamment sur la santé des plaignants comme des "accusés" voire sur l'image de la commune... qui a, rappelons-le, mobilisé du temps (deux conseils de discipline on eu lieu, de neuf et onze heures respectivement !) et des moyens importants (15 000 € votés lors du dernier CM) pour prendre finalement une décision contestée sur le fond, mais aussi dans la forme.
Il nous faut espérer une reprise du dialogue entre toutes les parties et une issue apaisée à cette douloureuse affaire.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire