CHRONIQUE DE FIN D'ÉTÉ
BILLET D'HUMEUR - rentrée 2021
AU NOM DE L'AMOUR ?
L'élection de mars 2020 est déjà loin derrière nous, et la pandémie COVID-19 a sévi, depuis, qui n'a guère facilité la tâche des élus, à quelque échelon que ce fut.
Pour autant, la gestion de la crise sanitaire ne dédouane pas la municipalité luzienne de ses responsabilités, eu égard à la crise de l'assainissement en Pays Basque et au manque de dialogue avec la population, patents ces derniers mois... et aujourd'hui constatés par tous les observateurs de bonne foi. Il est temps, pensons-nous, pour M. le Maire et la majorité municipale, de redresser la barre pour choisir enfin, clairement, un cap et mener la barque luzienne au travers des écueils. Faute de quoi, tout au contraire, l'actuelle mandature, qui semble déjà très "mal partie" ne pourrait aborder heureusement au rivage du développement durable et le "vivre ensemble" si cher au coeur des habitant(e)s de la cité des corsaires continuerait de se dégrader!
Nous appelons de longue date à une politique moins "court-termiste" et plus raisonnable. Car il y a bien longtemps, hélas, que "le projet de Ville" de la droite locale, jadis mis en avant par P. Duhart, et marqué dès l'origine par un certain flou, est devenu beaucoup plus virtuel qu'il n'est réellement soumis à leur appréciation et posé devant les Luzien(ne)s : lesquel(le)s se sont d'ailleurs retrouvé(e)s dans la situation cocasse d'être mis(e)s en demeure de voter pour les sortants, lors des dernières échéances électorales... au nom de l'amour (sic) supposément "passionné" que les élus de Droite et du Centre (militants LR, UDI, MODEM, PNV et LREM réunis -et on en oublie sans doute- pour la plupart présents aux affaires depuis des décennies) portaient à la commune..
FATIGUE ÉDILITAIRE
Désignées sans contestation par le suffrage universel, et, pour cette seule et bonne raison, légitimes, les notabilités en place auront surtout exprimé à cette occasion leur attachement à la conservation ou à l'obtention de leur mandat municipal : pour le reste, on est aujourd'hui confondu par l'absence de sens donné au programme de l'équipe élue pour administrer la commune. Les projets luziens ne paraissent plus avoir d'objet, à tel point qu'on peut s'interroger sur leur devenir et qu'il nous faut déplorer sur ce point une fatigue édilitaire que l'on espère momentanée et qui paraît dérober à la municipalité toute ambition soutenable dans le temps.
La réception récente des travaux réalisés à Socoa par l'intercommunalité de la Baie est un bon exemple de cette situation : car ce chantier n'a été financé par l'État et les autres intervenants que dans la mesure où une destination avait été indiquée à ce lieu historique. Las ! Depuis que J-F Irigoyen a décidé de jouer les plongeurs de combat pour torpiller le centre international d'enseignement et de technologie dédié à la glisse que son prédécesseur et les autres maires du Sud Pays Basque avaient prévu d'installer à l'entrée de notre rade, aucune proposition sérieuse n'a émergé quant à la vocation du fort rénové. Un point que seul M. le Maire de Ciboure a relevé publiquement, signalant l'urgence de trouver un usage à la nouvelle infrastructure (75% des travaux restant à faire, d'après SUD OUEST, les bailleurs de fonds pourraient à terme changer de pied et refuser de nouveaux chèques en blanc !).
Le projet de pôle culturel est une autre source d'interrogation. Censé permettre la relocalisation sur un seul site (face au commissariat, là où trône actuellement un chapiteau de cirque) de l'ensemble des activités culturelles de Saint-Jean-de-Luz et remplacer la salle de spectacle dite "auditorium Ravel" vendue au privé (et non pas : fermée provisoirement pour travaux, contrairement aux assertions de Berriak) ce bâtiment est a priori un bel outil, combien même la Ville n'a pas prévu de stationnement à proximité ni été capable, au lancement du programme, de préciser son financement (le coût global paraît devoir représenter in fine au moins le double de l'investissement annoncé en son temps par le Maire précédent). Sans doute J-F Irigoyen ne pouvait-il prévoir que les projets Luziens bénéficieraient de crédits d'état exceptionnels (cas des Récollets, ciblés dans le cadre du plan de relance post-COVID) ni annoncer par avance que la communauté d'Agglomération mettrait la main à la poche pour la salle luzienne, dans des proportions qui, par ailleurs, ont fait grincer quelques dents chez nos voisins ! Mais comment se fait-il qu'un projet de cette dimension soit considéré comme une affaire purement immobilière, au lieu d'être accompagné d'un plan de développement culturel transparent, comme il se devrait naturellement, et comme l'existence d'une vaste agora dont l'utilisation n'a jamais été précisée -et qui ne contribue pas peu au caractère massif du bâtiment (du reste contesté par quelques riverains)- l'exigerait ? Une situation d'autant plus étrange que la réussite des assises de la culture et le soutien consensuel apporté à cette réalisation laissaient davantage espérer une bonne communication sur les enjeux de cette opération.
Il s'agit là d'une dérive nouvelle et inquiétante : car, réussis (comme le pôle petite enfance) ou ratés (la grande médiathèque) les produits de la fièvre bâtisseuse de l'ère précédente avaient au moins le mérite d'être étayés par des projets et des politiques -parfois soutenues, d'autres fois contestées par les oppositions- mais dont la dimension sociale et/ou les ambitions culturelles étaient en partie au moins avérées.
ALGUES ET URBANISME PROLIFÉRANTS
Si la comparaison jadis esquissée par P. Lafitte, pour Herri Berri, entre le nouveau PLU et un "canard sans tête" avait paru sur le moment plus plaisante que réellement fondée en raison, les actions de la Ville en matière de développement économique et résidentiel manquent bel et bien cruellement de sens commun et justifient a posteriori cette méchante métaphore. Pour n'avoir pas voulu esquisser la moindre action d'envergure pour améliorer sensiblement, avant 2020, les réseaux et les stations d'épuration, et pour avoir préféré tout attendre de la CAPB, il est vrai investie de cette responsabilité, mais héritière -aujourd'hui- d'une problématique qu'elle mettra des années à solutionner (?), mais également pour avoir refusé le moratoire à l'extension en surface de l'enveloppe urbaine que la non conformité et le sous-dimensionnement des systèmes d'épuration commandaient, la municipalité est en partie responsable de la crise de l'assainissement dont pâtit notre littoral, comme tous les acteurs qui ont feint, en 2020, de croire que les stations d'Arxilua et Cenitz étaient "correctement calibrées". Aux impacts environnementaux et sanitaires de cette politique du laissez-faire, il faut ajouter le coût social et économique de l'actuelle saturation touristique estivale. Un fait qui provoque des réactions exaspérées et parfois excessives, met en péril la pérennité des entreprises, et même : fait l'objet d'une exposition médiatique négative, ce qui est très nouveau ! algues et urbanisme proliférant de concert au travers de la presse déchaînée.. et la communication institutionnelle (celle de l'ARS notamment) se faisant volontiers alarmiste.
A L'ENVERS
Dans une ville où la perspective (non confirmée) d'installation d'un Surf Park a suscité une vague pétitionnaire sans précédent, mais qui a vu fleurir durant tout cet été sur ses panneaux de réclame des publicités pour un parc aquatique situé tout juste quelques kilomètres plus au Nord, sans que cela soulève le moindre opprobre, et où l'installation d'un restaurant de plage (un parmi beaucoup d'autres ?) a cristallisé soudainement le mécontentement, tandis que quelques uns manifestaient même le 14 juillet... contre l'assimilation "à la France" (sic) l'on peut se demander si les problèmes ne sont pas (délibérément) posés "à l'envers". Ne serait-ce que sur ce plan, la municipalité pourrait contribuer à apaiser les débats, en favorisant une croissance ne dépendant pas exclusivement du tourisme balnéaire, et à les rendre plus rationnels, en mettant en oeuvre une meilleure concertation avec "les gens", en allant bien au delà d'une consultation plénière annuelle avec la poignée de délégués de quartiers, encadrés par autant d'élus, qu'elle a cooptée : pratique toute symbolique, qui n'a rien de la démarche participative dont elle feint de se réclamer. C'est vrai s'agissant aussi du projet Foch, où deux vastes parkings souterrains sont prévus en zone inondable, (l'un public, l'autre non) qui partageront leurs accès au grand avantage des investisseurs privés : un "détail" que tou(te)s les citoyen(ne)s ne connaissent pas, alors que le collectif opposé au parking de la ville propose une nouvelle concertation publique, au motif que l'acceptabilité sociale du projet est douteuse aux yeux de la commissaire-enquêtrice ayant statué sur la vente aux promoteurs d'emprises publiques. Mais cette remarque, à nos yeux, montre bien que ce n'est pas tant d'une nouvelle consultation dont nous avons besoin, mais plutôt de la prise en compte des objections, oppositions et contre-propositions déjà formulées !
La municipalité en place pourra-t-elle adopter ce nouveau paradigme et se ressaisir, quand M. le Maire a démontré qu'il ne maîtrisait pas toujours ses nerfs, et alors que la rumeur enfle de la possible démission de l'une de ses principales adjointes ?
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