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mercredi 20 janvier 2021

LE PERMIS DE LA HONTE ?

 BILLET DU 20 JANVIER 2021

C'est seulement aujourd'hui que l'affichage sur site du permis de construire du Parking Foch, sur le port, est effectif. La chose avait du reste été promise (et annoncée pour cette semaine) dans la presse par Jean-François Irigoyen. 

Nous constatons que M. le Maire de Saint-Jean-de-Luz, en évoquant la semaine dernière le PC au fil d'une interview à l'occasion de la présentation de ses voeux, puis en ordonnant son affichage au cours de la troisième semaine de janvier,  s'est bien gardé de toute publicité prématurée sur ce projet dont nous continuons à douter de la pertinence. 

Aurait-il honte de "son" parking merveilleusement situé et partageant en toute harmonie sa rampe d'accès avec celle du projet privé sur l'îlot Foch ? Le Permis de construire (ou d'enfouir ? car le document confirme bien qu'il s'agit de ranger des automobiles dans sept niveaux souterrains, face à la grillerie du port) ayant été déposé le 18 décembre, il ne reste en tout cas plus qu'un mois à ceux qui voudraient contester le PC pour agir dans le délai légal ! [deux mois en fait, car le délai court à partir de la date de l'affichage public - rectificatif inséré le 3/2].


Nous restons surpris que notre édile affirme la compatibilité entre l'aménagement et le PPRI puisque ledit plan de prévention des risques d'inondation n'a toujours pas été publié (on ne l'attend plus avant l'été). Que se passerait-il si les préconisations du PPRI se révélaient en contradiction avec le projet de parking Foch mais que les travaux avaient déjà démarré ? Quelles garanties l'État a-t-il sinon donné à la Ville que le Plan permettrait de toutes les façons d'aller au bout du creusement de son réservoir automobile ? On attend de connaître la réponse à ces deux questions légitimes, si toutefois on veut bien communiquer "en haut lieu" sur ce sujet qui a toujours fait l'objet de rétentions systématiques de l'information.

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Tribune rédigée le 13 janvier

UN PROJET MINÉRAL POUR LA VILLE


Le parking du Maire et l’aménagement urbain luzien ; à qui jeter la pierre ?

Jean-François Irigoyen a profité du rituel des vœux municipaux pour annoncer ce Mardi 12 janvier l’ouverture imminente du chantier du parking public Foch. Un aménagement qu'il a qualifié de « majeur pour la ville » et qui consiste en l'enfouissement de quelques centaines de véhicules sous l'actuelle avenue de Verdun, qui seront stockés dans plusieurs niveaux en sous-sol moyennant un péage. Une absurdité manifeste au regard des exigences du développement durable, à propos de laquelle il convient de s'interroger, d'abord, sur les responsabilités engagées.

Faut-il en effet, dans ce dossier, jeter la pierre à M. le Maire et sa majorité ou bien aux services de l'état qui lui ont, nous dit-il, donné un avis favorable  et auraient constamment accompagné l'élaboration du projet ?

Ces annonces sont en tout cas pour la @Gauche Luzienne l’occasion de revenir sur une opération de rénovation urbaine décriée : celle de l'îlot Foch, dont la pertinence n’est, pour nous, toujours pas établie ! comme aussi sur le manque d'intérêt de l'Éxécutif local pour la question écologique ou pour la transparence des débats.

Remarquons d'emblée que, de toute évidence, ce vaste parking attirera dans le centre des flux automobiles intenses, en contradiction avec l’objectif affiché (par la municipalité elle-même !) de piétonniser et développer les transports doux, mais encore que cet équipement sera très exposé au risque d’inondation, et que le partage partiel de ses accès avec ceux d’un parking privé relève d’une logique selon nous discutable.

M. le Maire de Saint-Jean-de-Luz n’a, en réalité, pas dit grand chose de nouveau concernant « son parking ». Il a surtout annoncé qu’il allait déposer dans les prochains jours « le permis d’aménager » des espaces publics de l’îlot et confirmé que le chantier de « dévoiement des réseaux » allait bientôt démarrer. La construction du parking, dont le permis aurait, selon ses propos - rapportés par Sud Ouest le 13 janvier – été « obtenu en août » (première nouvelle ! et ne faudrait-il pas plutôt qu’il soit « déposé » ?) ne débuterait qu'à l’automne 2021. Au-delà des remarques voire des polémiques que pourrait nous inspirer une communication dont le moins que l’on puisse dire est qu’elle reste assez laborieuse (P. Lafitte a signalé avec raison, au nom d’Herri Berri, que le texte de la déclaration des vœux édilitaires aurait pu être adressé aux oppositions – au moins à celles qui sont représentées au conseil municipal !) nous nous interrogeons sur la chronologie présentée : le Plan de prévention des Risques (PPRI) n’étant toujours pas arrêté à cette heure.

La commune nous semble vouloir mettre « la charrue avant les bœufs » en planifiant ses chantiers. A propos de son parking en zone partiellement inondable, M.le Maire se targue aujourd'hui d'avoir reçu « avis favorable » de l’État, ceci après s'être carrément prévalu, dans le passé, d'une prétendue  « autorisation » préfectorale... Mais cet avis favorable demeure pour l'instant, en pratique, un avis conditionnel, puisque le PPRI n’est pas encore publié, un plan dont les règles sont susceptibles de s'opposer à la réalisation de ce parking. Ne conviendrait-il pas de ne rien entreprendre (en matière de dévoiement des réseaux et d'aménagement paysager donc de dépense publique) avant l'adoption d'un PPRI, confirmant définitivement la faisabilité du projet au point de vue légal ? A moins que la Ville n'anticipe, forte d'assurances officieuses (qu'elle n'a pas cru bon, dans ce cas, de partager avec le « petit peuple » ) ?

M. le Maire persiste à prétendre que son parking est situé « hors aléa » ; ceci ne nous paraît pas du tout avéré, car un tel propos est contraire au discours de son prédécesseur, aux versions préliminaires du Plan de Prévention et même à l'objet des études en cours sur le niveau de crues de la Nivelle, probablement en train d'être révisé à la hausse). Il soutient également qu’il aurait fait « le choix de surélever les accès » alors qu’il n’y serait pas obligé. Nous nous permettons là aussi d’en douter (sinon, il s’agirait d'ailleurs d’une dépense inutile et donc peu justifiée de sa part). Nous nous étonnons d'autre part qu’il ne soit pas fait mention par lui des aérations, lesquelles devront en toute logique être rehaussées elles aussi, compte tenu des dangers du site retenu, minimisés bien à tort.

Le projet Foch nous paraît participer d'autre part de la minéralisation systématique de la ville (et du recours au tourisme de masse substitué à une vraie stratégie de développement économique). Rappelons que l’esplanade nouvellement créée (déjà bien entamée par les voies menant au parking ou desservant la zone portuaire) sera recouverte par une immense dalle de béton désactivé (les quelques belles pierres de la rénovation seraient réservées à la placette située face à la Bibliothèque municipale). Quelques plantations, concédées sous la pression de l’opinion publique, devraient agrémenter notre future « dalle d’Argenteuil à la sauce basquaise », mais ce green washing ne devrait rien changer sur le fond. Il est à craindre en particulier que ce front d’eau bétonisé, exposé aux courants d’air l’hiver, ne soit en été un point chaud concourant fortement à l’élévation de la température.

Ce parking et son environnement, pour tout dire, relèvent d’une vision archaïque de la ville, transformée pour l’automobile (comme sous Pompidou !) alors que c’est l’inverse qui est aujourd’hui préconisé, et sensible à des modes paysagères mal inspirées. Ainsi de « ces jardins de pierre » créés un peu partout par les services communaux à Saint-Jean-de-Luz (d’abord à Urdazuri puis sur la promenade maritime). Sait-on qu’ils sont parfois interdits dans d’autres pays (ils l'ont été tout récemment, en Bade-Wurtemberg, où la re-végétalisation des sols est une priorité afin de lutter contre le réchauffement global) ?

Pour ce qui concerne les socialistes et les sympathisants de la gauche réformiste, attachés à la défense d’une ligne social-écologique cohérente, le parking Foch reste emblématique des dérives qui les ont conduits à conclure un pacte municipal audacieux lors des dernières élections locales dans le cadre d'un « Nouvel Élan » participatif. Les citoyen(ne)s ont (malheureusement, dirons-nous) reconduit une majorité qui, bien qu’ayant comparé jadis son silo de stationnement au tunnel sous la Manche (sic) persiste à soutenir aujourd’hui qu’il n’est exposé à aucun risque d’inondation, M. le Maire préférant apparemment prêter le flanc à la polémique plutôt que débattre sur le fond, l’heure de la concertation étant passée, de son point de vue. C’est pourtant une « erreur historique » en matière d’aménagement urbain qui risque de se concrétiser bientôt au cœur de notre agglomération avec l’édification de ce parking souterrain.

P-L Vanderplancke

Ancien conseiller municipal (PS) – Liste Vivre à Saint-Jean-de-Luz (Amaro)

TEXTE PUBLIÉ PAR MEDIABASK LE 28 /01

2 commentaires:

  1. Quels moyens avons nous pour s'opposer et contester cette décision anachronique. La priorité n'est elle pas ailleurs ? Un référendum à l'échelle municipale s'impose.

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    1. Une pétition circule, voir le billet du 2 février.
      https://gaucheluzienne.blogspot.com/2021/02/on-ne-vous-pas-tout-dit-pas-la-mairie.html
      L'intransigeance (sinon l'autisme) des élus locaux - conforté par la réélection de J-F Irigoyen - laisse peu d'espoir d'un revirement de la commune mais la mobilisation du public aurait le mérite de mettre les rédacteurs du PPRI devant leurs responsabilités voire de retarder le chantier, au moins jusqu'à la publication du dit plan

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