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jeudi 29 octobre 2020

L'HONNEUR DES GOUVERNEMENTS

Billet d'humeur du 29 Octobre 2020

CIRCONSTANCES NAVRANTES

A la veille d'un second confinement prévu pour durer a minima quatre semaines, une "quarantaine" imposée par le contexte sanitaire mais, il faut bien le dire, désespérante (et douloureuse pour la psychologie, la vie sociale, l'épanouissement personnel et les emplois des jeunes - et des moins jeunes) il nous revient une formule que le général de Gaulle aimait à employer, à propos de la guerre : "la gloire des militaires, c'est l'honneur des gouvernements".

MANQUE DE MOYENS ?

Il voulait signifier par là que les victoires des généraux (notamment celles des maréchaux français en 1914-1918) ne reposaient pas seulement sur les compétences tactiques des intéressés et le dévouement des patriotes (leur sacrifice sur le champ de bataille) mais surtout sur les ressources que le pouvoir politique avait su mettre à disposition de l'armée, sans oublier le degré de liberté stratégique laissé (ou non) à ses chefs. Le même auteur assénait du reste (conscient, à l'époque, des limites de sa propre influence face aux alliés, compte tenu de la faiblesse relative de la France Combattante) "qu'en définitive, une politique ne vaut que par ses moyens". Or, au vu du contexte, il n'est pas certain que la santé publique soit suffisamment prise en charge dans notre pays, encore que d'autres fassent a priori beaucoup moins bien que nous.

GUERRES ?

Nous vivons en des temps troublés, lesquels voient dirigeants et commentateurs user et abuser des métaphores guerrières : rappelons que si "guerre contre le virus" il y a, ce n'est pas en réalité le rôle du gouvernement de la gagner. Il est plutôt là pour donner les moyens aux soignants (et aux citoyens) de remporter la victoire, et pour coordonner les efforts, sans s'en remettre forcément toujours aux experts - car on sait depuis Clémenceau que "la guerre est une affaire trop importante pour la laisser aux" dits experts.  C'est bien sur ce point que le débat portera en France au moment de faire le bilan d'une gestion de crise en apparence chaotique, mais qu'il faudra replacer dans le cadre plus large d'une gouvernance erratique dans la plupart des états, confrontés à un phénomène épidémique sans équivalent depuis un siècle. Ce n'est pas, à coup sûr, au comité scientifique censé guider le gouvernement que l'opinion demandera de rendre des comptes.

INTELLIGENCE

C'est seulement en analysant demain la surmortalité annuelle et en la comparant (aux années passées comme aux données recueillies à l'étranger) que nous verrons, a posteriori, quelle a été l'efficacité de la politique mise en place aujourd'hui face au virus. 

Il n'empêche qu'on ne doit pas s'interdire pour autant de penser et de débattre, sous prétexte que l'unique préoccupation serait aujourd'hui de (sur)vivre masqué : il faut sans doute s'interroger, en particulier, sur le format de notre système hospitalier, fortement réduit durant les dernières décennies pour des raisons essentiellement budgétaires, et dont on peut légitimement se demander s'il n'est pas aujourd'hui sous-dimensionné. Et débattre sur les impacts économiques et culturels des mesures adoptées ne devrait pas, non plus, être interdit sous prétexte d'urgence sanitaire.

On pourra s'interroger aussi sur "l'intelligence" des médias (un sujet agité par la presse elle-même ces jours-ci) et des gouvernants, les uns et les autres semblant parfois dépassés par les crises du temps présent. On se plaît en effet, dans ces cercles,  à parler de guerre à tout propos, si ce n'est à tort et à travers... mais sans désigner toujours les bons adversaires. 

SOLUTIONS  

Ainsi, dans le cadre de "la guerre contre le Terrorisme" la question n'est pas de savoir si un dessin peut ou non offenser les fidèles d'une religion, mais bien de condamner fermement - voire d'empêcher - qu'on agresse ou qu'on assassine le dessinateur, ou même quiconque oserait  mentionner ou montrer ses oeuvres ! Bref, la solution est probablement policière et juridique, ou même éducative (en amont) mais certainement pas militaire. 

Comme souvent, les diatribes martiales ne sont pas de simples figures de style mais détournent de facto l'attention des vrais enjeux : en réalité, chacun sait notamment qu'on ne peut pas à proprement parler "faire la guerre" à une infection  (elle pourrait, au pire, faire partie de l'arsenal biologique d'un belligérant hors la loi) ni même, sans doute, à une quelconque idéologie. Alors que soutenir collectivement les dépositaires de l'autorité quand ils agissent au nom de l'intérêt public et dans le cadre de la Loi (médecins, enseignants, policiers) est très possible, serait plus immédiatement efficace, et n'impliquerait de renoncer ni aux libertés ni à la paix.

Souhaitons qu'au delà des effets de manche et malgré la violence croissante des "faits divers" ce soit l'esprit de concorde qui continue à l'emporter dans notre République. Et qu'on en finisse rapidement avec la COVID19.

Portez-vous bien !

 EZKER DONIBANDAR est le blog de la @Gauche Luzienne
Webmestre P-L Vanderplancke









vendredi 2 octobre 2020

PETITS ET GROS OISEAUX, MER AGITÉE : LE SURF PARK DU CAMPUS QUIKSILVER EN DÉBAT

Billet du 3 Octobre 2020

OCÉAN DE PROTESTATIONS

Le débat sur la vague artificielle de Jalday s'envenimerait-il au fur et à mesure que la pétition lancée contre le projet recueille plus de signataires ? Alors que la piscine et le Surf Park de Boardriders semblaient à tous une mer calme, sinon asséchée, par les crises financières à répétition et les difficultés de la conjoncture économique, cette "mer d'Aral potentielle" devient à présent "un océan" (de protestations) faute d'un démenti de ses promoteurs quant à leur intention d'aboutir rapidement et à l'absence de communication détaillée de la part de la municipalité sur les impacts de cette réalisation éventuelle. 

Ceci malgré son inscription dans le PLU (Plan Local d'Urbanisme, mis au point par la ville mais approuvé définitivement et voté par la CAPB - par des majorités largement confortées dans leur monopole politique par les dernières élections locales).

Pour nous, toute prise de position définitive, même si nous sommes de toute façon contre la réalisation d'un tel aménagement aujourd'hui (voir le point suivant) est pourtant conditionnée par la connaissance du dossier technique du projet et ses impacts économiques, sociaux et culturels.



Une pétition très médiatisée a été lancée (cliquez sur l'image ci-dessus  pour lire un article de Mediabask sur l'implication de Bizi! dans le débat) 


PAS DE VAGUE

Rappelons dans un premier temps que, s'agissant d'une extension de l'urbanisation (OAP) telle que celle de Jalday IV, le PS est de toute manière totalement opposé à sa réalisation, au moins  tant que la performance du système d'assainissement n'aura pas été significativement corrigée (à cet égard les intentions de l'Agglomération et de la commune ne nous paraissent viser qu'à réduire l'importance des rejets polluants dans la baie mais ne prennent pas du tout en compte la prolifération urbaine que le Maire et son équipe veulent encourager). Le PS a en effet, dès l'hiver dernier, demandé un moratoire sur les OAP (lors du vote du PLU) et  a participé avec d'autres à mobiliser l'opinion contre les rejets polluants sur la commune (l'Éxécutif en place préférait pointer uniquement les dysfonctionnements relevés sur les autres territoires et n'a admis que très récemment que son réseau et sa station d'épuration posaient problème ; il préférait ne pas faire de vague sur le sujet pour ne pas pointer sa relative inaction durant les dernières décennies ni froisser l'Agglomération auprès de laquelle notre commune se trouvait en situation de quémander des subsides). 

Pour nous, toute artificialisation des sols supplémentaire (en dehors des limites de l'agglomération existante) doit être ajournée tant que l'assainissement local n'aura pas été sérieusement modernisé.

PETITS ET GROS OISEAUX

La confrontation des tribunes rédigées par les deux groupes minoritaires siégeant au Conseil Municipal permet de noter que le sujet est (au moins pour eux) devenu très sensible, encore que la majorité, fidèle à son mutisme traditionnel et aux cachoteries qui l'accompagnent, n'en dise pas un mot dans la dernière édition de la revue locale d'information (Berriak n°97) ! 

Herri Berri, qui assume clairement une posture écologiste lui permettant de défendre les petits oiseaux (ils en ont bien besoin, d'ailleurs, comme toute la faune et la flore locales encore préservées)  n'y va pas de main morte, parlant d'une "trahison" des électeurs et électrices, au prétexte que le Surf Park n'était pas dans le programme des sortants. Le projet, de nature privée,  avait cependant été inscrit avant le récent scrutin local dans le document d'urbanisme luzien (approuvé par la majorité de droite seule) sans qu'aucun potentiel "scandale écologique" ne soit malheureusement apparu aux votant(e)s de mars 2020.


Accusé par le groupe abertzale de soutenir "à demi mots" le projet de vague artificielle, le groupe centriste rétorque qu'il faut "raison garder" et attendre de connaître la réalité du projet porté par Boardriders avant de se positionner. Et Manuel de Lara de défendre la réputation d'un volatile plutôt imposant (en l'espèce, une "entreprise qui emploie près de 600 personnes") dont il lui semble que les réseaux sociaux ne l'ont guère ménagé alors qu'il est possible, après tout, qu'il parvienne à présenter un projet "vertueux".

Il est vrai que vouloir "faire le buzz" cet été autour d'une autorisation de programme (qui n'est pas encore un projet ficelé) c'était peut-être courir le risque de médiatiser à outrance un aménagement encore virtuel alors que le scandale écologique déjà voté par le conseil municipal, à savoir le creusement d'un parking public en front d'eau, sur le port, adossé à un projet de rénovation de l'îlot Foch qui ne sous satisfait absolument pas, était en passe de se concrétiser dans une relative indifférence. Nous avions fait part de notre crainte à cet égard, considérant que la priorité écologique, sur Saint-Jean-de-Luz, était peut-être ailleurs qu'au Campus Quiksilver, tout en reconnaissant la légitimité de l'action de tou(te)s ceux et celles qui voulaient "prendre date"  et afficher par conviction une opposition de principe radicale.

Pour nous, l'important est de voir à présent démenties nos prévisions les plus pessimistes concernant l'aptitude de l'équipe municipale à noyer le débat écologique sous un déluge de propagande autour de la vague artificielle ; c'est aussi espérer noter bientôt tous les signes d'une indignation et d'une mobilisation de l'opinion au moins comparables à ceux suscités par le projet de piscine à vagues, mais cette fois à l'encontre de la prétendue "rénovation" du coeur-de-ville. Que l'émoi suscité par le projet de Surf Park contribue au réveil des consciences sur tous les dossiers sensibles serait finalement une très bonne chose..

POINTS DE CONVERGENCE SUR UNE MER AGITÉE

Nous approuvons pleinement la requête des deux groupes minoritaires concernant l'introduction d'un référendum sur la vague artificielle et relevons avec satisfaction que le Centre luzien reste fidèle à la démarche de démocratie participative qui nous avait permis de le rejoindre le temps d'une campagne (celle des dernières municipales) sur la base d'un programme concret élaboré et discuté avec les habitant(e)s. Nous espérons que les groupes Herri Berri et centriste voudront bien passer au filtre du développement durable les projets à venir, comme nous le ferons nous même, et agir dans l'intention de préserver l'Avenir, en transcendant les clivages idéologiques.

Notre ligne sociale-écologique impose la prise en compte de la protection environnementale (c'est sans nul doute parce que le PS incarne des politiques et des préoccupations n'ayant pas pour seule finalité la recherche du profit qu'il est d'ailleurs perçu comme un allié naturel de la mouvance verte). Mais il s'agit aussi de prendre en compte la nécessité d'une justice sociale affirmée, pour défendre un projet de société viable, vivable et équitable.

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 EZKER DONIBANDAR est le blog de la @Gauche Luzienne
Webmestre P-L Vanderplancke

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Notre point de vue officiel (communiqué de presse) sur le Surf Park dans la page SECTION PS.