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lundi 24 juin 2019

APRES LA FÊTE

Billet du 24 Juin 2019

M. le Maire s'étant fait l'écho, à l'occasion du repas concluant les fêtes locales ce Lundi, de (notre) "inquiétude" et ayant affirmé que son pôle culturel n'endetterait pas la ville, nous avons tout lieu de supposer qu'il venait de lire notre tribune (le texte ci-dessous, transmis il y a quelques semaines pour insertion dans le prochain numéro des "Berriak", les nouvelles municipales).
Il est donc temps de donner la primeur de sa lecture à nos ami(e)s Luzien(ne)s fidèles au blog de la @GaucheLuzienne.
Ils et elles remarqueront que l'inquiétude exprimée n'est pas la nôtre, mais bien celle des usagers de l'ancien auditorium et des différents acteurs culturels très bientôt privés de salle dédiée. Quant à l'aspect financier du programme Harriet Baïta, ce n'est pas le coût de sa construction (pourtant très élevé) qui nous turlupine le plus, mais l'absence d'une évaluation (qui serait rendue publique) de ses coûts de fonctionnement, et les conséquences de sa mauvaise desserte (les accès ne font pas l'objet d'un réaménagement et le stationnement diffus paraît une option criticable).




TRES CHERE CULTURE
Notre agglomération a la chance de bénéficier d'une vie associative et culturelle intense, et d'équipements de qualité (dont certains relèvent de l'initiative privée). Saint-Jean-de-Luz bénéficie, en ces domaines, d'infrastructures très largement au niveau d'autres communes qui lui sont comparables par la taille et la population. La municipalité accompagne par ailleurs, et depuis longtemps, le développement des activités artistiques et intellectuelles ; elle n'a pas démérité, sur ce plan, au cours de la mandature actuelle. C'est pourquoi le volet culturel de la politique mise en œuvre par la majorité de Droite depuis longtemps « aux affaires » n'a pas été jusqu'ici au cœur des principales critiques que nous avons pu émettre en tant que force d'opposition. Bien au contraire, nous partagions globalement le vœu de l'Exécutif de développer les fonctions centrales de Saint-Jean-de-Luz (qui doit, pour nous, rester l'une des villes importantes du littoral basque plutôt que devenir une cité balnéaire vide en hiver et bientôt surpassée démographiquement et économiquement par ses « banlieues ») comme nous approuvions les principes de sa coopération avec les voisins Cibouriens et apprécions la démarche de concertation mise en œuvre dans le cadre des « assises de la culture » .
Il nous faut pourtant juger sévèrement la manière dont le projet de pôle culturel est aujourd'hui porté par la Mairie. Non que l'équipement imaginé ne soit pas beau, mais il nous semble qu'il est à proprement parler « hors de prix » ! La légèreté des estimations budgétaires nous avait d'emblée empêché d'approuver le lancement en fanfare du projet, quand il nous avait été présenté en septembre 2017. Son coût paraissait exorbitant (plus de dix millions d'euros) et aucun aménagement de voirie n'avait été prévu, de même que les frais de fonctionnement n'avaient pas été précisément estimés. Force est de constater que, malheureusement, si les plans (très séduisants) du pôle Harriet Baïta ont été dévoilés en septembre 2018, nous ne disposons toujours pas d'une étude sérieuse des coûts (ruineux) que cet outil pourrait générer. Pire, il n'est pas question, dans le discours municipal, de créer aucun stationnement pour le desservir.
MANQUE D'ANTICIPATION ET JEUX DU CIRQUE
Le pôle Harriet Baïta, une fois construit, risque donc de plomber très lourdement les finances locales en « perdant de l'argent » chaque année sans satisfaire pleinement les besoins de la population : les plus anciens (qui attendent toujours leur maison des seniors) peineront à s'y rendre à pied, les automobiles ne pouvant s'en rapprocher et faute de transports en commun ! Quant à la conséquence de la fermeture de l'Auditorium, elle n'a visiblement pas fait l'objet d'une réflexion intense. A l'annonce du projet de transformation du site en un centre de congrès, nous avions demandé où seraient délocalisés les spectacles, compte tenu que la fermeture de ce lieu interviendrait avant que le nouveau pôle ne soit construit. On n'avait pu nous répondre. C'est quelques mois plus tard (sic) qu'on nous a annoncé l'achat d'un chapiteau à la ville d'Anglet. Une « solution » qui inquiète associations et artistes, anxieux du confort des spectateurs, du stockage des accessoires ou de la qualité du plancher, et font d'autant plus grise mine que la location de certain lieu de culte devient toujours plus onéreuse. Quant au parking inondable sur le Port, il est non seulement condamnable du point de vue du développement durable mais encore très mal situé par rapport au nouveau pôle culturel, et sera tellement cher que la Ville se prive, en le creusant, de recettes d'exploitation qu'elle obtiendrait ailleurs, loin de l'îlot Foch, où elle veut toujours imposer une rénovation mal inspirée, qui ne figurait pas dans son programme électoral.

Oppor onak deneri ! Les élus socialistes vous souhaitent un bel été dans la cité des corsaires.

samedi 8 juin 2019

LES HERITIERS


Billet d'humeur du 8 juin 2019



DYNASTIE

La fin de la mandature approchant, les candidatures à la mairie - avouées ou hypothétiques - fleurissent dans de nombreuses communes de la côte basque, et, quand certains maires annoncent leur retrait (ainsi, chez nos voisins Cibouriens) d'autres ont bien l'intention de briguer, à nouveau, les suffrages de leurs concitoyens.
C'est le cas à Saint-Jean-de-Luz, où J-F Irigoyen devrait constituer une liste se réclamant peu ou prou de l'héritage de Peyuco Duhart. Mais d'autres candidatures risquent cependant d'émerger, d'aucunes revendiquant peut-être la même filiation, ce qui pourrait bien l'embarrasser.
Il ne nous appartient pas de décerner ici des brevets de légitimité politique et nous laisserons le dernier mot en la matière aux Luzien(ne)s. Mais il nous semble qu'une certaine ambivalence à l'égard de l'héritage du maire précédent caractérise l'équipe exécutive actuelle. Elle a en effet délibérément décidé de ne pas porter certaines des grandes ambitions du programme électoral de la majorité.

RENONCEMENT

Nous avons nous-même eu l'occasion de rendre hommage à sa fidélité au projet d'inflexion de la politique d'urbanisme porté par Peyuco Duhart, lequel, après bien des atermoiements, avait fini par se décider à introduire pour de bon quelques mesures significatives en faveur de la mixité sociale et avait promu de belle opérations immobilières, que nous avions d'ailleurs soutenues (notamment Trikaldi-Lilitegia). Mais nous constatons aujourd'hui (pour le déplorer !) le gel, du fait du manque d'engagement de son successeur à la tête de la municipalité luzienne,  du grand projet d'aménagement du fort de Socoa et de la Halle Créative de Jalday, jadis défendu par Peyuco Duhart au nom de l'ensemble des communes du Pôle Sud, qu'il avait su fédérer et préparer à l'entrée dans la nouvelle Agglo Pays Basque (sur ce dossier, nous avions reconnu publiquement son leadership).

FOLIE DES GRANDEURS

J-F Irigoyen semble décidé, en revanche, à poursuivre jusqu'à s'y enferrer deux projets dits "structurants" mais dont la pertinence nous semble douteuse. Le projet Foch, d'abord : dont son prédécesseur n'avait pourtant pas dit un seul mot lors de sa campagne en 2014, et qui n'était mentionné dans aucune plaquette ni profession de foi, mais qu'on a imposé moyennant un simulacre de concertation (encore qu'on attende toujours un début d'exécution concrète de cette opération de rénovation qui devrait commencer par le forage en zone inondable de souterrains abritant jusqu'à 600 véhicules). Pour l'instant, on observe seulement en centre-ville d'énièmes comptages de circulation dont nous ignorons à vrai dire s'ils sont réalisés en rapport avec ce projet. Ils nous interrogent, sachant d'une part que l'étude des flux était censée avoir été réalisée en amont, et que d'autre part la période actuelle marque un creux en terme de trafic aux abords du rond-point de la gare et sur la halte routière, puisque les cours ont cessé au lycée mais que les touristes de l'été ne sont pas encore arrivés en masse.
Le Projet Harriet Baita, enfin. On chiffre la construction de ce très beau bâtiment à plus de dix millions. C'est énorme !

IRREALISME

Dépenser plus de dix millions d'euros TTC dans un pôle culturel est très aventureux pour une commune de dimension modeste comme la nôtre engagée dans plusieurs lourdes opérations menées simultanément. Même s'il est probable que les co-financements espérés par la Ville lui soient consentis, et quoique le pôle soit un équipement a priori séduisant, nous pensons - vu les difficultés prévisibles de son financement et de son entretien - qu'on aurait sans doute pu imaginer "un palais de la culture" moins ruineux (nous nous demandons par exemple si l'utilité de la grande Agora entre les écoles et la salle de spectacle est bien justifiée). Quant aux coûts additionnels (frais de fonctionnement) leur chiffrage relève jusqu'ici de la technique du "doigt mouillé". Ce qui n'est pas sérieux.
Surtout, rien n'est réglé des deux grandes questions en suspens : Quels stationnements et quels aménagements des accès sont prévus aux abords du pôle ? Plus exactement : la Ville a décidé de ne rien faire en matière de parking et de voiries (elle prévoit du "stationnement diffus" et installe son grand parc automobile sous le port, à l'autre bout du centre-ville).
Elle feint de croire par ailleurs que le rapatriement des activités culturelles dispersées sur le territoire communal en un seul lieu se fera sans générer aucun frais. C'est irréaliste.
Peyuco Duhart avait su renoncer à temps (quoique un peu tard) à son projet de très grande médiathèque (très séduisant, lui aussi, mais totalement hors de nos moyens, comme les Socialistes l'en avaient prévenu dès le départ). Jean-François Irigoyen léguera à ses successeurs le délicat problème du poids financier de "son" très beau mais très cher pôle culturel. Une problématique qui n'aura pas été anticipée !

CO-RESPONSABILITE

Le projet de la Ville n'est pas systématiquement viable, vivable ni équitable. Nous ne cessons de le souligner et, récemment interrogés par téléphone par la presse à ce sujet, nous avons fait savoir notre agacement récurrent de voir réduite la logique de développement durable (un terme d'ailleurs ambigu car il implique trop souvent l'idée qu'une croissance indéfinie serait soutenable, ce qui est impossible sans changer complètement de modèle économique)  à une sorte de "marketing vert" associé automatiquement à la gestion du jardin botanique (sic). Il ne devrait pas s'agir, en effet, de valoriser l'environnement mais d'être économe des ressources et de penser des solutions de long terme qui soient justes et permettent d'améliorer les conditions de vie des habitant(e)s. Raison pour laquelle nous défendrons à l'occasion des futures échéances la proposition d'une équation de co-responsabilité que nous suggérerons aux différents candidats d'intégrer dans leur programme. Pour nous, en effet, la population doit être associée aux décisions importantes, et pas seulement être consultée au moment de la définition des plateformes électorales. Encore moins être convoquée en grande pompe pour des questions subsidiaires telles que la couleur d'une bâche.

mercredi 5 juin 2019

DERNIER ETE AVANT LES MUNICIPALES : PETITES PHRASES ET GRANDES MANOEUVRES




Billet du 5 juin 2019

NOUVELLE DONNE ?
Après la déconfiture du parti LR et de la droite "classique", attestée à Saint-Jean-de-Luz, pourtant l'un de ses fiefs historiques, comme dans tout le Pays Basque, tout indique que les futures élections locales pourraient être l'occasion de rebattre les cartes, tant au niveau communal qu'à l'échelon de l'Agglomération.
S'agissant de la CAPB, ce ne serait pas un mal.
Nombre de maires des plus petites communes sont en effet dépossédés de facto de leurs compétences sinon d'une part de leur dignité par la nouvelle entité qui - c'est décidément un défaut de gouvernance universel en France - a un fonctionnement beaucoup plus vertical que prévu et respecte fort peu les identités territoriales préexistantes (notamment pour ce qui concerne la personnalité du versant Sud : un consensus existait pourtant à l'Agglo Sud Pays Basque autour d'un projet de développement porté par Peyuco Duhart et l'ensemble des maires... 
mais il est, depuis 2018, ostensiblement ignoré, sinon piétiné !).
MECONTENTEMENTS
La population a bien conscience de l'éloignement soudain des décideurs et risque d'être très déçue par le déficit démocratique de ce "Pays Basque" institutionnel pourtant désiré par une large majorité. Nous ne cessons d'alerter à ce propos, et avons redit lors du dernier conseil municipal Luzien combien il nous semblait dangereux de donner aux citoyens l'impression que la gestion de leur ville échappait aux élus locaux pour être transférée à un "machin" dont la légitimité repose sur un mode de scrutin indirect.
D'autant plus que les remarques négatives se font aussi plus acerbes sur la manière unilatérale dont l'Exécutif luzien prend trop souvent ses décisions. Dans ce contexte, la récente déclaration de Daisy Marsaguet à Mediabask, signalant notre intérêt pour la démarche de démocratie participative revendiquée par Manuel de Lara n'est pas passée inaperçue. 
Il est temps en effet, pour nous, que les choses changent, ou soient remises d'aplomb, à Saint-Jean-de-Luz. Car les gens attendent un maire et des services plus à l'écoute de leurs doléances, réactifs et ne les consultant pas à contre-coeur et après-coup - à propos de l'îlot Foch par exemple : un désastre de l'aveu même des organisateurs de la consultation, qui n'a rassemblé que quelques centaines de Luzien(ne)s, J-F Irigoyen assène qu'il n'était pas obligé d'organiser une concertation, puisqu'il a été élu. Sauf que ce mauvais projet ne figurait nullement dans le programme de la majorité en 2014, mais est sortie du chapeau du magicien (edo : Sorginaren Xapelatik ?) après les élections. 
DESIR D'AVENIR
La @gaucheluzienne se positionnera en vue des prochaines échéances en tenant compte de l'exigence d'une gestion plus horizontale portée par les habitant(e)s et elle proposera à tous les acteurs du jeu politique local la mise en oeuvre d'une équation de co-responsabilité, pour que la Ville cesse enfin d'être dirigée depuis la place Louis XIV, par un petit cénacle bien informé mais peu soucieux de partager (voir LA LETTRE DES ELUS, numéro 1).
C'est en jugeant de la capacité des différents candidats à proposer une telle évolution, et de prendre en compte notre revendication pour une gestion plus juste : c'est à dire viable, vivable et équitable que nous pourrons déterminer les forces avec lesquelles nous pourrions éventuellement coopérer.


PASSIF
Contrairement à Herri Berri, dont le leader aurait concédé, selon Sud Ouest (édition de Samedi dernier) qu'une partie de ses interventions lors du dernier Conseil Municipal étaient un brin "démago" nous voulons bien reconnaître à la majorité actuelle quelques vertus (sa politique d'urbanisme devient plus volontariste - même si le marché de l'immobilier se raréfie dans des proportions inquiétantes, et qu'en somme elle a tardé pour agir efficacement ; son pôle petite enfance est une vraie bonne idée...).
Mais elle aurait un grand nombre de pratiques à revoir et de décisions à corriger pour ne pas subir notre veto. Et donc notre opposition résolue. Elle demeure en effet à ce jour totalement impuissante  à chiffrer le financement du fonctionnement du pôle culturel Harriet Baita, de sorte que l'équipement envisagé nous paraît très surdimensionné et que - si séduisante que soit "sur le papier" cette nouvelle infrastructure - nous avons du voter contre le projet à deux reprises ; elle n'a rien prévu de très convaincant pour maintenir une vie culturelle digne de ce nom après la fermeture de l'Auditorium Ravel et tant que le nouveau pôle ne sera pas livré ; elle léguera à la commune de nombreuses difficultés budgétaires (liées notamment au poids d'Harriet Baita, et au manque à gagner lié au creusement en zone inondable d'un parking de centre-ville qu'il aurait été plus logique de mettre à la gare ou devant le commissariat de police) ! Elle est loin d'avoir honoré toutes ses promesses (par exemple, en matière d'accueil des personnes âgées) et peine à définir une politique claire (mobilités, stationnement, etc.). 
Par dessus tout, elle envisage de laisser défigurer le coeur historique par l'édification (sur l'îlot Foch) d'un énorme hôtel à la place de l'ancien garage Lamerain et débordant sur le boulevard et la place attenante. 
Nous ne doutons pas que la plupart des gens raisonnables ne voient ces errements d'un oeil critique.