MARKETING VERT, GAZOLE ET HORODATEURS

Article posté le 17/06/16

La Municipalité dépense pour une étude ad hoc (une de plus !) et fonde un groupement d'achat  concernant le "Développement Durable" des stations balnéaires de Saint-Jean et Guéthary. Elle prétend obtenir une aide de la Région qui propose l'accompagnement des politiques locales liées à l'Agenda 21. Des sacs seront par ailleurs fournis dans quelques restaurant Luziens, cet été, pour que les clients emportent les restes et ne gaspillent pas ! Pourquoi pas et qui serait contre d'aussi bonnes intentions ? Quel bel affichage "écolo" d'autre part !

Mais en attendant, dans le même temps et très concrètement, la politique de circulation Luzienne n'est en rien viable, vivable et équitable. Elle évoque celle de Jacques Chirac dans le Paris des années 80. Voies pénétrantes (Victor Hugo pour la "radiale" Vercingétorix ?) et trous forés en centre-ville, transformation des rues de quartiers résidentiels en vastes parkings,etc. Pour l'équipe aux manettes, la solution aux bouchons et surtout au manque de place pour parquer les véhicules au plus près - car le désir de l'automobiliste de tout faire au volant doit être satisfait - ce serait l'extension indéfinie des zones payantes... car elles susciteraient des rotations plus rapides (dès cet été, au nom de cette conviction, les rues de Belzunce et Vauban auront leurs parcmètres, et  il en coûtera 25 €/mois aux riverains, qui ont le tort de posséder des voitures ventouses, c'est connu - pour stationner près de chez eux !). Seuls les élus PS ont voté contre cette mesure - les habitants apprécieront au passage la prétendue modération fiscale de l'Exécutif local !

Face aux propositions d'Herri Berri (souvent intéressantes mais difficiles à réaliser rapidement, s'agissant notamment de l'utilisation plus intensive de la liaison ferroviaire et la création de stations - par exemple à Erromardie et/ou sous le pont de Chantaco) le Maire (et M Juzan) raillent le retour " du train-tram de M Lamassoure". Une bonne idée, pourtant, qu'il faudra bien un jour appliquer.

Notre premier magistrat néglige par ailleurs de répondre à la proposition du groupe socialiste de développer au plus vite un transport en commun en site propre, avançant que la population "veut aller au marché en voiture" et que le trafic ne serait dense "qu'entre juillet et octobre" (il ne roule pas souvent en ville, ce conducteur-là !?). Il laisse croire que le coût de tels aménagements serait énorme. C'est tout le contraire. Un bus en site propre aux horaires cadencés est mille fois moins cher qu'un métro ou un tram : c'est la solution prônée par tous les spécialistes et cela concerne tout à fait une commune qui participe d'un ensemble métropolitain de plus de 200 000 âmes. Il suffirait d'un coup de peinture sur des voies aussi larges que celles de la principale artère de la ville, récemment transformée en entonnoir à sens unique et désormais encombrée de stationnements
en double voire triple files !

La vérité c'est qu'il faut choisir : ou bien drainer vers le centre et la plage des automobiles polluantes, bruyantes et trop nombreuses pour les silos censés les contenir, envahissant l'été tous les quartiers proches du coeur historique, ou bien décourager l'accès à l'hypercentre, diminuer les droits à stationnement au lieu de chercher à attirer toujours plus de véhicules. Prétendre vouloir faire les deux, même au prétexte de la saisonnalité des flux c'est s'exposer à mentir ou se contredire.
Quant à l'argument du dépérissement de commerce, avancé par M Juzan qui cite le cas de Pau, il est bien davantage du, nous semble-t-il,  au 'boom' des surfaces commerciales périphériques qu'à la seule politique de stationnement et circulation dans le coeur de ville !

A nos yeux une politique de Développement Durable ce n'est pas une simple campagne de sensibilisation, mais des actions concrètes. On les attend, et c'est urgent dans le cas de l'organisation des mobilités.
La politique en général, ce n'est pas, d'ailleurs, et n'en déplaise aux conservateurs,  attendre que les mentalités changent, mais plutôt oser provoquer ce changement !

Puisque la compétence transport est transférée aux EPCI on peut naturellement espérer, à terme, des solutions. Mais comme elles sont longues a venir !